L’assurance-maladie intègre deux nouvelles fonctionnalités à Asafo, le téléservice de détection de fausses ordonnances. Mais d’autres mises à jour cruciales sont encore attendues.
Face à la recrudescence des fraudes aux prescriptions, l’assurance maladie continue de renforcer Asafo, son téléservice dédié à la détection des fausses ordonnances. Désormais, lorsqu’un pharmacien signale une ordonnance suspecte à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), il peut préciser si un contact avec le prescripteur a déjà été établi et si le caractère frauduleux a été confirmé par le prescripteur. Dans ce second cas, le motif peut être indiqué (signature falsifiée, patient inconnu, vol de bloc d’ordonnances, etc.). « Ces ajouts font suite à des retours du terrain, notamment de pharmaciens désireux de rendre les signalements plus exploitables par les caisses », explique l’assurance maladie, qui indique avoir actualisé le manuel utilisateur à destination des officinaux.
Si cette mise à jour s’accompagne de la résolution des problèmes de casse des lettres, une demande formulée de longue date par les syndicats, elle est encore loin de contenir les autres évolutions attendues. « Asafo est un outil pratique, qui commence à devenir correct, mais qui ne répond pas aux problématiques du comptoir, analyse Valérian Ponsinet, responsable du numérique et des sujets conventionnels de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Cette version apporte une solution aux problématiques de l’assurance-maladie qui veut empêcher les délivrances frauduleuses, mais pas à celles des pharmaciens. Ce dont nous avons besoin, c’est qu’Asafo soit connecté au logiciel de gestion de l‘officine (LGO) et que l’on reçoive une notification automatique en cas de détection d’une ordonnance suspecte. »
En l’état, Asafo ou même le téléservice Adac, (Aide à la détection d’atypies de consommation) via Amelipro, nécessitent pour les officinaux de rentrer les informations du patient ou du prescripteur pour évaluer l’authenticité de l’ordonnance. Une perte de temps considérable, qui se fait au détriment de la prise en charge du patient, regrette Valérian Ponsinet. Les équipes sont cependant tenues par la convention pharmaceutique avec l’organisme payeur de recourir à ce téléservice.
Une autre évolution introduite précédemment concerne la possibilité d’effectuer une recherche directement via le numéro de Sécurité sociale (NIR) du patient. Un bloc spécifique dans la rubrique « Identification du patient » permet cette recherche. Les signalements liés au NIR sont ainsi consultables ou, si aucun signalement n’est recensé, un message s’affiche pour le notifier. Un outil qui, toutefois, « ne remplace pas l’échange avec le prescripteur en cas de doute sur une ordonnance », souligne l’assurance-maladie sur son site Internet. Depuis sa création en août 2024, Asafo a permis d’enregistrer plus de 10 000 signalements.