Alerte aux intoxications aux champignons

Aidez vos clients à éviter les principales confusions

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Publié le 15/09/2014
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Un outil pour réviser ses classiques (extrait)

Un outil pour réviser ses classiques (extrait)
Crédit photo : Doc institut klorane

ÉTÉ à champignons rime souvent avec recrudescence des intoxications. La saison 2014, particulièrement pluvieuse, semble ne pas faire exception à cette règle. Entre le 1er juillet et le 17 août, l’Institut national de veille sanitaire (InVS) a ainsi répertorié déjà plus de 240 accidents liés à l’ingestion d’espèces toxiques, et dû déplorer quatre cas graves dont un mortel. Bien sûr, dans la majorité des cas, ces intoxications résultent d’une confusion avec d’autres champignons comestibles. Les conséquences physiologiques du mycétisme (ensemble des intoxications par consommation de macromycètes) sont souvent graves et concernent le système digestif et le foie ; certaines des atteintes hépatiques pouvant même nécessiter une greffe.

En bon pharmacien, vous vous rappelez sans doute que les différents types d’intoxications sont regroupés par syndromes (phalloïdien, orellanien, gyromitrien, résinoïdien…). Des syndromes correspondant à deux grandes catégories : ceux à durée d’incubation longue (supérieure à 6 heures), au pronostic plutôt défavorable, et ceux à durée d’incubation comprise entre 1/2 heure et 2 heures au pronostic plus favorable.

Par formation et vocation, les officinaux sont le rempart tout désigné contre le mycétisme. Mais en cette saison propice à la cueillette, il ne sera peut-être pas inutile à certains de réviser les grands classiques des « confusions à éviter » : le bolet de Satan (toxique) et le bolet à pied rouge (comestible), l’amanite tue-mouche et l’amanite des césars, l’amanite phalloïde et la russule verdoyante, l’amanite printanière et l’agaric des près*…

Pour autant, le contrôle visuel des paniers rapportés par les clients n’est pas la seule mesure efficace contre l’intoxication. Plusieurs conseils de bon sens, délivrés à titre préventif, peuvent être utilement dispensés à l’officine aux amateurs de poêlées forestières. InVS et DGS (Direction générale de la santé) rappelaient ainsi récemment quelques consignes de base : « ne ramassez que les champignons que vous connaissez, cueillez uniquement les spécimens en bon état et prélevez la totalité du champignon, séparez les champignons par espèce, bannir les sacs plastique, consommez les champignons en quantité raisonnable… »

* Voir par exemple « Champignons toxiques et comestibles - Les confusions à éviter », édité par l’Institut Klorane.
D.D.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3114