Une gélule anti-oubli

Vous aussi vous en avez un peu assez qu’on vous parle de santé connectée ? Je suis pourtant sûr que cette nouvelle incursion de l’électronique dans le monde des blouses blanches retiendra votre attention… Vous le savez (ça aussi on vous le répète à l’envi), près de 50 % des traitements prescrits ne sont pas respectés par les malades chroniques. Et ceci est particulièrement préoccupant en ce qui concerne les malades mentaux ou défaillants mnésiques. En effet, lorsque la conscience même du patient est altérée, le discours du soignant a d’autant plus de mal à porter, notamment sur le thème de l’observance… Une nouvelle solution technique - connectée - pourrait bien aider patient et soignant à sortir de cette impasse. Encore à l’essai, et en attente d’un agrément de la FDA américaine, un antipsychotique connu, la molécule d’aripiprazole (Abilify) vient de se « marier » à un dispositif baptisé Protéus. En pratique, lorsque la gélule se dissout dans l’organisme, elle libère le capteur (Protéus) qui envoie alors un signal à un patch porté par le malade. Le patch enregistre l’information de prise mais aussi d’autres données qui renseignent sur le niveau d’absorption du principe actif par le patient. L’ensemble de ces données est ensuite transmis au téléphone portable du malade et, avec son consentement, au médecin de celui-ci sur un portail Web sécurisé. L’atout de ce dispositif ? Prévenir les soignants de tout incident d’observance. Une information qui pourrait s’avérer salutaire, par exemple dans le cas de malades schizophrènes potentiellement dangereux pour eux-mêmes ou pour les autres, en rupture avec leur traitement