Un nouveau médicament contre le paludisme s'avère aussi efficace que le traitement standard Coartem (artéméther-luméfantrine). De plus, il pourrait contribuer à lutter contre les parasites devenus résistants aux médicaments. Ce traitement, baptisé Ganlum, est une association de luméfantrine et de ganaplacide, un nouveau principe actif appartenant à la classe des imidazolopipérazines, qui agirait en perturbant les systèmes de transport protéique internes du parasite, essentiels à sa survie à l’intérieur des globules rouges. Il a été mis au point par Novartis en partenariat avec Medicines for Malaria Venture (MMV), une organisation à but non lucratif.
Dans les résultats de l’essai de phase III présentés le 12 novembre par Novartis, ce traitement a démontré une efficacité supérieure à 97 %, contre 94 % pour Coartem. Dans le détail, l'essai a été mené auprès de 1 688 adultes et enfants répartis sur 34 sites dans 12 pays africains, atteints de paludisme aigu non compliqué à Plasmodium falciparum. Ganlum a été administré sous forme de sachets de granulés, une fois par jour pendant trois jours. « Des analyses complémentaires ont indiqué que le traitement était très efficace contre les souches mutantes du paludisme associées à une résistance partielle aux médicaments. Le traitement s'est également révélé efficace rapidement contre les gamétocytes matures, stade sexué du cycle de vie du parasite responsable de sa transmission », indique Novartis.
Un espoir pour l’Afrique
Ces résultats sont un espoir dans la lutte contre le paludisme en Afrique face à la résistance croissante du parasite à l'artémisinine, composant du Coartem. Cette résistance a été observée pour la première fois au Cambodge il y a une vingtaine d'années, avant de se propager dans la région du Mékong. Ce phénomène devient aujourd'hui préoccupant dans plusieurs pays africains, avec une résistance partielle confirmée en Érythrée, au Rwanda, en Ouganda et en Tanzanie. Si la résistance continue de s'étendre, on craint que les combinaisons à base d'artémisinine perdent leur efficacité. Le Dr Martin Fitchet, président-directeur général de MMV, s’en inquiète : « La résistance aux antipaludéens est une menace imminente : sans action aujourd'hui, des vies seront perdues », redoute-t-il. Ainsi, il considère que « les résultats de phase III de Ganlum constituent une étape clé vers un nouvel outil permettant de maîtriser ce phénomène ». Un avis partagé par le Dr Abdoulaye Djimdé, professeur à l'Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako, au Mali : « Ganlum pourrait représenter la plus grande avancée dans le traitement du paludisme depuis des décennies, grâce à sa grande efficacité contre de multiples formes du parasite et à sa capacité à éliminer les souches mutantes présentant des signes de résistance aux médicaments actuels », a-t-il déclaré.
La résistance aux antipaludéens est une menace imminente : sans action aujourd'hui, des vies seront perdues
Dr Martin Fitchet, président-directeur général de MMV
Novartis a annoncé qu'il allait désormais déposer une demande d'autorisation de mise sur le marché auprès de la Food and Drug Administration (FDA) et espère que Ganlum pourra être disponible dans les pays concernés d'ici un an à dix-huit mois, sur une base non lucrative. Si Ganlum est approuvé, il représenterait la première innovation majeure dans le traitement du paludisme depuis 1999, avec le potentiel d’éliminer les parasites résistants aux médicaments et de bloquer la transmission parasitaire en ciblant le stade où il peut être retransmis du patient infecté au moustique vecteur.
D’après une nouvelle étude française
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