Comme annoncé lors d’un récent déplacement dans la Manche, le Premier ministre, Sébastien Lecornu, souhaite que « 15 à 20 maisons France santé soient agréées d'ici à Noël par département », avant « une montée en puissance très rapide pour atteindre les 2 000 maisons » en 2026. 5 000 de ces structures doivent être opérationnelles d’ici à 2027, ambitionne même le gouvernement. Avec une priorité donnée aux territoires où l’accès aux soins est le plus difficile : soit 151 intercommunalités identifiées comme « zones rouges », qui bénéficieront d’un accompagnement renforcé. Toujours selon le gouvernement, ce réseau entend « garantir à chaque citoyen un accès simple, rapide et équitable à la santé » en « rendant l’offre de soins plus lisible, plus cohérente ». Les pharmacies sont appelées à jouer un rôle majeur dans l’organisation de ce nouveau dispositif, ce que confirmait dans nos colonnes la ministre de la Santé, Stéphanie Rist (voir édition du 20 novembre). Les structures labellisées pourront bénéficier d’une aide forfaitaire de 50 000 euros, qui pourra servir à des investissements matériels ou humains. Cette somme pourra servir à « faire des travaux, embaucher une secrétaire médicale, accompagner l'arrivée d'un nouveau soignant, d'un kiné… », a détaillé Sébastien Lecornu.
L’amendement au PLFSS du gouvernement, voté à l’Assemblée nationale puis transmis au Sénat, et qui prévoit justement la mise en place du réseau France Santé intéresse les pharmaciens sur de nombreux points, souligne Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « Les officines pourront être coordinatrices France Santé dans des lieux où il n’y a pas de médecins, pas de maisons de santé, pas d’hôpital local… Cela concerne environ 1 000 villages en France. L’investissement annuel de 50 000 euros qui est prévu est pour moi majeur pour l’attractivité des officines. En revanche, le problème que nous avons c’est que le gouvernement confond vitesse et précipitation, alerte Philippe Besset. Il veut tout faire par arrêté ministériel après le PLFSS et ça, ce n’est pas possible. Nous voulons une négociation conventionnelle avec l’assurance-maladie pour mettre en place ce système », demande-t-il. Pour Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), le sujet France Santé manque énormément de clarté à ce jour. « Il y a sans doute des bonnes idées à creuser, mais pour l’instant, le ministère ne nous a pas expliqué clairement de quoi il va s’agir. Prendre en charge les patients comme ce que prévoit OSyS, proposer un service de téléconsultation au-delà de ce qu’on connaît aujourd’hui, j’y suis bien sûr favorable, même si l’on peut se demander si nous étions obligés d’en passer par la création de France Santé pour cela, s’interroge-t-il. Ce qui me dérange surtout, c’est que le gouvernement met la charrue avant les bœufs. On labellise des établissements avant même que la loi ne soit passée. Il faut que l’on prenne le temps d’en discuter », demande également Pierre-Olivier Variot. Selon le président de l’USPO, le gouvernement a prévu de leur présenter plus précisément ce projet une fois que les débats autour du PLFSS se seront achevés.
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