Les résultats 2021 du groupe Zur Rose, publiés jeudi 24 mars, ont rapidement fait chuter de plus de 12 % son action à la Bourse de Zurich. Si le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 16 %, pour atteindre pour la première fois les 2 milliards de Francs suisses, soit presque autant d’euros, Zur Rose a enregistré l’an dernier un déficit avoisinant les 220 millions d’euros, lié essentiellement aux énormes dépenses engagées par le groupe pour assurer son marketing et sa promotion. En d’autres termes, constatent plusieurs analystes, Zur Rose doit dépenser 11 centimes en marketing et promotion pour gagner un euro.
En outre Zur Rose, et notamment ses sociétés allemandes, Doc Morris en tête, continue de pâtir de la stagnation, pour ne pas dire de la quasi-inexistence des ventes en ligne de médicaments prescriptibles : Outre Rhin, les pharmacies virtuelles n’ont pas le droit de proposer des remises ou des cadeaux sur ces derniers, si bien que les patients n’ont aucun intérêt à se détourner des officines traditionnelles pour aller les commander en ligne. De plus, Zur Rose s’attendait à un lancement de l’ordonnance électronique en Allemagne au premier trimestre 2022, et a énormément investi dans cette attente, alors que la mesure a été repoussée in extremis en décembre dernier, au moins pour plusieurs mois, en raison notamment de l’équipement informatique insuffisant des médecins pour les prescriptions dématérialisées.
Même si le communiqué officiel de Zur Rose présente tous ces chiffres d’une manière plus… rose que ne le faisait jeudi matin la presse financière et pharmaceutique, il est probable que le retour aux bénéfices, annoncé pour 2023, ne se fasse encore attendre, en dépit d’une nouvelle progression des OTC en ligne en Allemagne. Dans tous les cas, les difficultés du groupe basé en Thurgovie, sur la rive suisse du lac de Constance, ne feront pas verser de larmes aux officinaux allemands…