Insolite

Une patiente revenue de l’au-delà…

Par
Publié le 02/10/2025
Article réservé aux abonnés

Considérée comme décédée par ses caisses de retraite et de maladie, une Alsacienne de 77 ans a vécu plusieurs semaines dans un enfer administratif que sa pharmacie, avec une patience d’ange, a adouci du mieux qu’elle a pu. Pas de purgatoire en effet pour les quelques damnés qui, comme cette dame, sont victimes d’une telle mésaventure, qui se traduit immédiatement par le blocage de leurs pensions et de leur carte Vitale.

« Cette patiente a besoin de près de 900 euros de médicaments par mois », explique Xavier Schneider, installé à Truchtersheim, village des environs de Strasbourg, et il était hors de question de ne pas les lui délivrer : tel une incarnation de la Providence, il les lui a tous avancés, avec pour seule espérance un règlement rapide du dossier, qui a fini par aboutir il y a quelques jours. La caisse de retraite avait en effet confondu l’oncle de la patiente, récemment décédé, avec cette dernière, et comme le diable se cache dans les détails, une simple faute de saisie avait précipité son repos éternel : revenir de ce paradis trop précoce exige des certificats et de longues procédures qui peuvent tourner au chemin de croix. Si l’officine a pu jouer le bon samaritain pour ses médicaments tout en la rassurant, sa patiente admet qu’elle n’aurait pas su à quel saint se vouer si elle avait dû faire face à d’autres imprévus.

Sa mésaventure lui a valu, ainsi qu’à la pharmacie, les honneurs des journaux télévisés de « TF1 », « France 2 », « France 3 » et « BFM ». Ils ont loué ce geste de miséricorde officinale face aux ténèbres de l’administration, dont triompha la patiente aujourd’hui ressuscitée. Modeste, Xavier Schneider considère que l’officine n’a fait que son devoir, surtout pour une patiente fidèle, et que ses confrères auraient fait pareil. Il n’en reste pas moins, tempère-t-il, que les pannes de carte Vitale, pour différents motifs, sont trop fréquentes et que les officines avancent parfois des dizaines de milliers d’euros, longs à récupérer, car il ne faut pas trop attendre de… miracle de la part des caisses.

Denis Durand de Bousingen

Source : Le Quotidien du Pharmacien