Les thérapies par voie locale sont considérées comme le traitement de première intention des formes légères à modérées du psoriasis en plaques. Elles traitent ponctuellement les lésions lors des poussées, mais ne préviennent pas la survenue de nouvelles poussées. Or les lymphocytes T résidents mémoire ne circulent pas dans le sang, ils restent au niveau de la lésion et sont réactivés au même endroit, il est alors nécessaire de reprendre le traitement.
Actuellement il n'existe pas d'études méthodologiques irréprochables démontrant l'intérêt d'un traitement topique régulier de l'inflammation intradermique chronique pour retarder une rechute comme dans l'eczéma. Les professionnels de santé s'accordent sur la nécessité d'établir des recommandations officielles sur l'utilisation d'un traitement d'entretien pour améliorer la qualité de vie des patients. Le Laboratoire Leo Pharma présente l'étude Pso-Long qui fait la démonstration que la mousse cutanée Enstilar en traitement d'entretien pourrait offrir un meilleur contrôle à long terme du psoriasis qu'un traitement réactif classique. Sa formule sursaturée améliore la biodisponibilité locale de ses principes actifs Cal/DB calcipotriol et dipropionate de bêtaméthasone. Son efficacité sur le traitement des poussées a déjà été démontrée avec un programme clinique d'envergure sur plus de 1 100 patients.
Des phases de rémission plus longues
L'étude de phase III Pso-Long a été réalisée sur 52 semaines chez 650 patients adultes recevant la mousse deux fois par semaine versus le véhicule seul de la mousse. Enstilar a satisfait au critère d'évaluation principal de l'essai en doublant le délai médian avant la première rechute par rapport au véhicule à base de mousse (56 jours versus 30 jours). Le risque de première rechute a ainsi été réduit de 43 %. Sur une année, le nombre de rechutes est diminué de 46 % et on compte en moyenne 41 jours supplémentaires en rémission chez les patients ayant bénéficié du traitement d’entretien, soit une différence estimée de 11 % dans la proportion de jours en rémission.
Le profil de tolérance et le taux d'effets indésirables étaient similaires dans les deux groupes. Il n'a pas été mis en évidence d'effet cliniquement significatif sur l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) ni sur le métabolisme du calcium. « Ces résultats apportent de nouvelles possibilités pour la gestion du traitement topique des patients adultes atteints de psoriasis en plaques. Être proactif après le contrôle des lésions permettrait de réduire le risque de rechute, et donc de diminuer le nombre de rechutes par an », constate le Pr Jean-Philippe Lacour, du CHU de Nice et investigateur de l’étude en France. Les données issues de cette étude ont permis d’ajouter dans le RCP d’Enstilar des modalités d’utilisation en traitement d’entretien : la mousse doit être appliquée deux fois par semaine sur deux jours non consécutifs sur les zones précédemment affectées par le psoriasis vulgaire. Les applications doivent être espacées de 2 à 3 jours sans traitement par ce médicament. Il s’agit de la première recommandation du genre pour le traitement d’entretien du psoriasis en plaques.
D'après une visioconférence de Leo Pharma.