Avec la pandémie, des vaccins détournés contre le Covid-19 et des pseudos médicaments d’origine chinoise promettant une guérison rapide se vendent désormais comme des petits pains sur la Toile. Depuis mars 2020, 242 plateformes de vente en ligne ont été fermées par la brigade anti-fraude et sanitaire des carabiniers italiens (NAS).
Au chapitre du vaccin, ce n’est pas la question d’une éventuelle contrefaçon qui inquiète les Italiens, « un risque quasi inexistant contrairement au vol de doses dans les centres de vaccination qui peuvent entraîner une altération du produit lorsqu’il est mal conservé », note Maurizio Bonati, directeur du département de recherche et santé publique de l’Institut Mario Negri (Milan). Pour l’Agence italienne du médicament, l’AIFA, le problème se pose au niveau de la vente illégale de vaccins et de traitements contre le SARS-CoV-2. « La pression médiatique et politique sur le thème de la vaccination a permis de découvrir plusieurs réseaux d’intermédiaires qui essayent de frauder l’administration publique en offrant des vaccins et des médicaments sans autorisation de mise sur le marché », affirme Nicola Magrini, directeur général de l’AIFA.
Les autorités italiennes ont ouvert une enquête sur une offre de vaccins transmise aux régions de l’Ombrie et de la Vénétie par des intermédiaires anonymes. À la mi-février par exemple, une société d’intermédiaires a proposé un lot de 15 millions de doses Pfizer pour un montant de 12 millions d'euros au président de la région vénitienne, en dehors des contrats passés par l’Union européenne. Selon Luciano Flor, directeur du département de Santé de la Vénétie, « il ne s’agirait pas d’une offre ou d’une opération opaque, les intermédiaires ayant déjà vendu des masques et des ventilateurs à la région durant la première vague ». Au chapitre du commerce illégal de produits médicaux, les carabiniers ont déjà saisi près de 100 000 différents types de médicaments soi-disant miraculeux et distribués clandestinement sur Internet.