En 2025, d’après les résultats de la 3e enquête de l’Observatoire international des microbiotes*, un tiers des Français interrogés connaît précisément la signification et l'existence du microbiote intestinal (31 %) et plus de la moitié (57 %) savent qu'il ne se limite pas à l'intestin. Depuis 2023, leurs connaissances progressent sur le microbiote vaginal (24 %, + 5 points), oral (17 %, + 3 points) et cutané (14 %, + 2 points). Près de 80 % savent que l’alimentation influence son équilibre et 74 % qu’il joue un rôle dans l’immunité. Malgré cette prise de conscience et même si leur intérêt progresse, en prendre soin est un réflexe encore loin d'être acquis pour l'ensemble des sondés : moins d'un sur deux affirme avoir changé ses habitudes de vie pour préserver ses microbiotes (45 % contre 56 % dans le monde) : seulement 30 % adopte une alimentation équilibrée, 28 % une activité physique régulière, 27 % une réduction des produits ultratransformés, 25 % une consommation de probiotiques et 18 % de prébiotiques.
80 % des Français savent que l’alimentation influe sur l’équilibre du microbiote intestinal et 74 % qu’il joue un rôle dans l’immunité
Ce décalage entre connaissances et comportements s'explique en partie par une insuffisance d'informations médicales. Seulement 18 % des sondés ont reçu des informations sur le microbiote (composition, diversité, rôle) de la part d'un professionnel de santé, soit un déficit de 11 points par rapport à la moyenne mondiale. Seuls 29 % ont été prévenus des effets délétères de la prise d'antibiotiques sur son intégrité ou du risque d'éventuels troubles digestifs (MICI, diarrhées, SII), et d'autres pathologies (neurovégétatives, métaboliques, cutanées ou respiratoires) associées à une dysbiose. Acteur de l'information scientifique, Le Biocodex Microbiota Institute incite les professionnels de santé à intégrer davantage l'importance des microbiotes dans leur pratique médicale pour sensibiliser le grand public et l'aider à adopter des comportements bénéfiques et préventifs. Pour ouvrir la voie à une médecine plus humaine, plus préventive et personnalisée, le groupe Biocodex a mobilisé ses collaborateurs français pour participer au projet Le French Gut.
Une cartographie et un don
Ce projet scientifique porté par l'INRAE et l'AP-HP consiste à collecter et analyser, d'ici 2027, les dons de selles de 100 000 participants volontaires ainsi que les données nutritionnelles et cliniques associées. « En cartographiant l'ensemble des échantillons de selles récoltés, l'objectif est de mieux comprendre la diversité du microbiote intestinal des Français et ses liens avec les maladies chroniques, de développer des outils de diagnostic précoce, d'identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et des traitements innovants. Chaque don peut faire progresser la recherche » insiste Joël Doré, directeur de recherche à l'INRAE et coordinateur scientifique du projet.
L'objectif est de mieux comprendre la diversité du microbiote intestinal des Français et ses liens avec les maladies chroniques, de développer des outils de diagnostic précoce, d'identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et des traitements innovants
Joël Doré, directeur de recherche à l'INRAE
L'intérêt des Français pour ces approches se confirme : 46 % se déclarent prêts à faire un don de leurs selles à la recherche scientifique. Pour eux, cette démarche est un moyen de faire un bilan de santé approfondi (64 %), de prévenir certaines pathologies (55 %) ou de rééquilibrer leur microbiote (49 %). Quelque 25 000 personnes sont déjà incluses à ce jour et des résultats préliminaires devraient paraître à l’automne 2025. Les coordinateurs du projet appellent la population française à pratiquer un test de manière anonyme dans le cadre de la démarche scientifique portée par le French Gut. La participation est sécurisée, gratuite et ouverte à toute personne majeure, résidant en France métropolitaine, aussi bien en bonne santé que malade. L'inscription se fait sur le site www.lefrenchgut.fr.
D'après une conférence de presse de Biocodex * Enquête Ipsos réalisée sur 7 500 personnes dans 11 pays entre le 21 janvier et le 28 février 2025.