Le Quotidien du Pharmacien. – Quel est l'intérêt d'être présent dans les médias sociaux quand on est une officine ?
Cyril Tétart – Ces réseaux permettent au pharmacien et parfois à l'officine entière d'entrer en contact avec un grand nombre de personnes. On peut y communiquer en direction de la patientèle, de la clientèle et élargir son cercle professionnel. Mais attention, même si la communication sur Internet ou sur les réseaux sociaux n’est pas expressément prévue par le Code de la santé publique, la publicité (pour les produits dont la vente n'est pas réservée aux pharmaciens) doit toujours être faite avec tact et mesure (article R 4235-58), ne pas constituer une sollicitation illicite de clientèle (R 4235-22) et ne pas apparaître comme une annonce à caractère tapageur ou trop commercial. Aussi, le pharmacien ne doit pas inciter ses patients à une consommation abusive de médicaments (R 4235-64).
Quels sont les réseaux sociaux les mieux adaptés à l'officine en terme de communication?
Facebook est sans doute l'outil le plus simple à utiliser pour le pharmacien. Une fois sa page créée, on peut y publier du texte et des photos facilement : présenter son équipe, alerter sur les promotions en cours, informer des services que l'on propose, des thématiques que l'on met en avant ou simplement exprimer une opinion ... Cet espace agit comme un prolongement de l'officine, comme une vitrine virtuelle. Par ailleurs, Facebook réunit un public assez divers dont la majeure partie est âgée de 35 à 65 ans ce qui correspond à la clientèle de la pharmacie. La seule difficulté que présente la page est qu'il faut la faire vivre, donc y publier du contenu régulièrement. YouTube est un autre média social qui touche une population assez variée mais il demande plus de préparation en terme de publication. Il faudra réaliser une vidéo d'une durée définie à l'aide d'un logiciel qui permette d'intégrer du texte. C'est un format plus complexe à mettre en forme et qui peut mobiliser une journée dans les premiers temps. Mais le plus compliqué sera sans doute de trouver des sujets accrocheurs à aborder même si les thématiques saisonnières et les journées anniversaires ne manquent pas dans le calendrier de la santé.
Et ceux qui sont les moins à même de toucher la patientèle/clientèle ?
On peut citer deux réseaux principaux : Twitter concentre très peu de pharmaciens et très peu de patients. C'est un média qui permet de réagir à une actualité politique, à une décision des instances de santé par exemple. Ce réseau n'a pas de réel intérêt pour l'officine et sa clientèle. LinkedIn, pour sa part, fédère un plus grand nombre de pharmaciens. Cette application est très utile pour se constituer un réseau de travail, contacter des partenaires professionnels, communiquer en « B to B ». Si un pharmacien veut constituer un groupement, informer un EHPAD de sa spécialisation en PDA et dans tous les cas développer son activité, LinkedIn lui sera d'une aide précieuse. Mais il ne lui permettra pas d'entrer en contact avec sa clientèle.
Quant à Instagram, le réseau est très peu adapté à l'officine car ses utilisateurs sont jeunes, âgés pour beaucoup de 20 à 30 ans, ce qui correspond moins bien à la clientèle habituelle de la pharmacie. Si l'on veut les intéresser, c'est au moyen de sujets très visuels comme la présentation d'un rayon de maquillage par exemple. En revanche, ils constituent la future génération de la clientèle qui ne manquera pas de se présenter au comptoir avec des questions de santé.