C’est un congrès national des pharmaciens, éminemment politique, qui va s’ouvrir le 10 octobre à Lyon. Édouard Philippe, ancien Premier ministre et maire du Havre ainsi que Yannick Neuder, actuellement ministre de la Santé démissionnaire et député de l’Isère seront à la tribune pour évoquer avec les élus de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et leur président, Philippe Besset, l’avenir de la profession tant dans sa position au sein du système de soins que dans ses dimensions économiques.
Le congrès national des pharmaciens des 10, 11 et 12 octobre sera à l’image de ce que viennent de vivre les pharmaciens au cours des six derniers mois. Y seront débattues les grandes questions qui secouent la pharmacie quant à sa place dans le système de soins et à la pérennité de son modèle économique. Avec trois grands témoins que sont Édouard Philippe, ancien Premier ministre, Yannick Neuder, actuellement ministre de la Santé démissionnaire et député de l’Isère, et Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance-maladie et qui dialogueront avec Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et des présidents départementaux.
À ces interventions du samedi, succéderont d’autres sujets d’actualité. Ce sera le cas avec une conférence dédiée à la soumission chimique. Leila Chaouachi, pharmacienne au centre d’Addictovigilance de Paris et fondatrice du Crafs (Centre de référence sur les agressions facilitées par les substances), énoncera des pistes pour réagir face à une victime de soumission chimique. De même, toujours dans l’air du temps, le thème de la recrudescence de la violence faite aux soignants sera traité lors d’une conférence et d’une formation sur le thème de la gestion de crise le désamorçage des conflits ou des litiges au comptoir. La réforme des études, et tout particulièrement du DES officine, qui patine, fera l’objet d’un atelier animé par Claude Dussart, doyen de la faculté de pharmacie de Lyon, le dimanche 12 octobre. Philippe Besset fonde d’ailleurs ses espoirs dans le prochain ministre de la Santé afin qu’il puisse arbitrer sur diverses questions notamment celle du statut de l’étudiant : sera-t-il considéré comme interne ou comme stagiaire ?
L’installation en pharmacie rurale, bien que de plus en plus incertaine à la lecture des statistiques des cessions de fonds, ne doit cependant pas décourager les nouvelles recrues. Trois titulaires de milieu rural s’emploieront à démontrer les côtés attractifs de cet exercice, alors même que la profession s’apprête à recevoir des aides aux pharmacies en difficulté dans ces territoires, parce que seules dans leur village, dépourvu de médecins. Autre forme d’exercice de terrain, la coordination avec d’autres professionnels de santé libéraux centrée autour du patient, sous la forme de l’ESCAP. Des représentants de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) ainsi qu’un président départemental de la FSPF et la direction d’un groupement de coopération sanitaire (GCS) exposeront le fonctionnement d’une Équipe de soins coordonnée avec le patient (ESCAP). Enfin la prévention sera également à l’ordre du jour avec deux formations consacrées l’une aux bilans de prévention, l’autre à l’actualité vaccinale.
En amont de ce programme, la journée de vendredi sera réservée aux membres du bureau national et aux 100 présidents départementaux en présence de la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, d’avocats de l’UNAPL (Union nationale des professions libérales), d’experts-comptables et d’Interfimo. Seront ainsi évoqués en interne d’autres thèmes cruciaux pour l’avenir de l’officine que sont la transmission et la financiarisation. « Nous souhaitons apporter un amendement à la proposition de loi du député Thibault Bazin afin d’instaurer, en cas d’association, des contrats et des statuts type émis par l’Ordre, à l’instar de ce qui se pratique pour les médecins », déclare Philippe Besset, réitérant sa volonté de lutter contre la financiarisation « de type contractuel sous forme de prêt ».