Il n'existe pas de portrait type ni de caractéristiques psychologiques particulières du tatoué. C'est un acte personnel réalisé avec des raisons très variables d'un individu à l'autre. On peut se faire tatouer pour embellir son corps, conjurer ou commémorer un événement particulier. Les adeptes se décrivent comme ayant tendance à prendre plus de risques dans la vie, mais le tatouage n'est pas associé à des comportements sexuels à risque.
La douleur fait partie du processus d'acquisition, elle dépend de la localisation, du dessin et de l'importance de la surface tatouée, mais elle disparaît une fois la séance terminée. Des soins post-tatouage jusqu'à la cicatrisation sont indispensables (toilette à l'eau et au savon, crème émolliente, pas d'exposition solaire ni de baignade). Le risque infectieux a beaucoup diminué depuis la formation des tatoueurs professionnels aux règles d'hygiène et d'asepsie dans des centres agréés par les ARS. Ils utilisent maintenant du matériel à usage unique et des autoclaves pour stériliser les instruments. Les candidats doivent bien choisir leur tatoueur et ne pas aller se faire tatouer par n'importe qui, en Afrique ou en Asie, afin d'éviter les risques d'infections par les virus VIH ou de l'hépatite C ou B.
Allergie et coloration des ganglions
La composition des encres de tatouage est sévèrement régulée par la législation européenne ; elles proviennent très souvent des États-Unis qui respectent le cahier des charges défini en Europe. Il faut savoir que les nanoparticules de l'encre passent dans la circulation sanguine et que les ganglions de la zone de drainage du tatouage deviennent colorés et gonflés. Il n'y a cependant pas de preuves de risque accru de lymphomes ni d'augmentation de cancers cutanés ou autres, mais ces ganglions colorés soulèvent des problèmes d'interprétation lors d'une intervention chirurgicale ou d'explorations médicales. Par précaution, il est déconseillé aux femmes enceintes de se faire tatouer pendant la grossesse ou l'allaitement car les nanoparticules traversent la barrière placentaire, pénètrent dans la circulation fœtale et peuvent se retrouver dans le lait maternel. Si la femme enceinte est déjà tatouée il n'y a pas de risque pour l'enfant à naître car le risque de passage de l'encre dans la circulation générale est maximal durant la réalisation et la cicatrisation du tatouage. La complication la plus fréquente est l'allergie. Elle survient principalement avec des encres rouges ou de couleurs rose et orange. Elle se manifeste des mois, voire des années après la réalisation du tatouage car c'est le produit de dégradation de l'encre qui est en cause. Le traitement passe par une corticothérapie locale ou des infiltrations de corticoïdes.
D'après un communiqué du Dr Nicolas Kluger, dermatologue à l'hôpital Bichat à Paris, dans le cadre des Journées dermatologiques de paris 2022.