Cela ne vous consolera pas, mais sachez que les pharmacies françaises n'ont pas le monopole des ruptures de stock. À l'autre bout du monde, les pénuries sont aussi cruellement vécues par les clients des officines… et par les pharmaciens. C'est le cas par exemple en Uruguay, où l'IRCCA a publié la semaine dernière cet étrange communiqué : « Nous vous prions d’être patients et compréhensifs, le temps que nous parvenions à adapter l’offre à la demande. » L'IRCCA ? C'est l’Institut de régulation et de contrôle du cannabis. L'offre ? C'est de la marijuana. Vous l'avez compris, ce message vise à calmer les consommateurs uruguayens dans l'attente du retour à la normale des stocks. Cette curieuse alerte à la pénurie, c'est "Courrier International" qui la relaie. Et si les pharmacies sont concernées au premier chef par cette situation, c'est que depuis une loi de 2013, mise en application quatre ans plus tard, 37 officines sont autorisées à vendre de la marijuana dans le pays. Une mesure qui permet, espère le gouvernement, d’éviter que les consommateurs ne se tournent vers le marché illégal. Jusqu'en 2022, tout allait plutôt bien. Mais à la fin de l'année dernière, l'autorisation de ventes d'une nouvelle variété beaucoup plus concentrée en THC (15 % au lieu de 9 % auparavant) a boosté la consommation. La nouvelle « gamma » est désormais deux fois plus consommée que les anciennes présentations « alpha » et « bêta », constate l'IRCCA. D'où ces nouvelles tensions sur les stocks. Selon l’organisme, entre 85 et 90 % des ventes en pharmacie sont désormais de la variété « gamma », des chiffres largement supérieurs aux prévisions, d’où les problèmes d’approvisionnement.
Si la culture personnelle et l'inscription à un club cannabique sont également autorisées, c'est bien le réseau des pharmacies que privilégient les consommateurs. Les paquets de 5 grammes de « gamma » y sont accessibles pour un peu plus de 11 euros. Le conseil du pharmacien en plus…