Les vaccins sont à ce jour les seuls médicaments que peuvent pleinement prescrire les pharmaciens aux patients de 11 ans et plus, à condition de respecter les recommandations vaccinales et à l'exception des vaccins vivants chez les personnes immunodéprimées. La rémunération prévue s'élève à 9,60 euros (prescription et injection).
Bien qu'il ne s'agisse pas de prescription, certains dispositifs ont été créés afin d'élargir l'intervention du pharmacien, en remplacement du prescripteur. C'est le cas des protocoles de coopération qui permettent au pharmacien de prescrire sur délégation d'un médecin. Dans la Meuse, la pharmacie de Christophe Wilcke participe à quatre protocoles (cystite, rhinite, varicelle, odynophagie) élaborés par la maison de santé pluririprofessionnelle (MSP) à laquelle elle appartient : « Il y a une cohérence à accepter la délégation de tâches entre professionnels, à partir du moment où l'on adhère à une structure d'exercice coordonné. » À Oléron cet été, « une quarantaine de personnes a pu être soulagée d'une douleur dentaire en se rendant à l'officine, grâce à un protocole local signé par le dentiste de notre MSP nous permettant de délivrer un antibiotique, un bain de bouche ou un antalgique de palier 2 », se réjouit Mehdi Djilani, pharmacien à Saint-Pierre. La rémunération s'élève à 25 euros répartis entre le délégant et le délégué. Autre dispositif conditionné par l'exercice coordonné et par la situation sanitaire d'un territoire, le pharmacien correspondant est autorisé à adapter, en termes de posologie, une prescription initiale et à la renouveler sans dépasser la limite de validité de l'ordonnance (12 mois). La rémunération peut atteindre jusqu'à 500 euros par an.
Lorsqu'ils existent, ces dispositifs de « prescription déléguée » apportent une vraie simplification du parcours de soins, sans rogner sur la sécurité des patients. Faute d'uniformisation et de généralisation, cette démarche crée toutefois des disparités sur le territoire.