Le marché des produits en vente libre en pharmacie s’élève à 14,3 milliards d'euros en 2022 (+ 5,9 % vs 2021), loin devant les ventes réalisées en parapharmacies (787 millions d'euros). Pour une analyse plus fine du marché, IQVIA a réalisé une enquête auprès d’un panel de 2 000 personnes afin de décrypter leurs raisons d’achat en pharmacie et permettre ainsi aux officinaux de mieux répondre à leurs attentes.
L’enquête confirme que les pharmaciens disposent d’une très bonne image et d’un crédit important dans l’accompagnement et le conseil : 83 % des Français ont largement confiance en leur pharmacien et 78 % pensent que les officinaux donnent des bons conseils pour l’achat de produits hors médicaments.
Vitamines et minéraux, plébiscités en pharmacie
Parmi les produits les plus recherchés en pharmacie on trouve en tête les vitamines et les minéraux : 66 % des personnes interrogées en consomment, et parmi elles 47 % les achètent en pharmacie, dont 36 % de façon exclusive.
Les compléments alimentaires « stress et sommeil » ainsi que les compléments « beauté » sont également bien placés : plus de la moitié des acheteurs de ces produits viennent en pharmacie.
« En revanche, l’enquête met en évidence d’autres catégories de produits pour lesquels la pénétration en pharmacie est beaucoup plus faible : l’hygiène bucco-dentaire, l’hygiène adulte, la santé de la femme, la beauté et les soins, la nutrition infantile… Ce sont peut-être des créneaux à développer », suggère Aurélien Belluye, directeur conseil, expert consumer health IQVIA France.
Nouveaux services attendus : carte de fidélité, click & collect…
Les consommateurs souhaitent le développement de services en pharmacie, notamment les tests de dépistage Covid, les TROD, les vaccinations Covid et grippe et les entretiens de suivi pour les maladies chroniques. Ces services sont en adéquation avec ce que font majoritairement les pharmaciens.
En revanche, d’autres services souhaités par les personnes interrogées, ne sont pas ceux auxquels les pharmaciens pensent forcément : carte de fidélité pour les produits hors médicament, click & collect, téléconsultation… Des pistes qu’il faudrait développer.
Quelle politique de prix face à l’inflation
Les évolutions de prix et le contexte social vont fortement influencer la performance des marchés de la vente libre. Mais les clients apparaissent très fidèles à la pharmacie face à l’inflation. Par exemple, concernant le marché des vitamines et minéraux, face à une augmentation de prix, 41 % des consommateurs ne modifieraient pas leurs habitudes, 27 % achèteraient en plus petite quantité, 13 % iraient vers des marques moins chères en pharmacie, 14 % vers des marques moins chères ailleurs et 4 % arrêteraient d'en acheter. « Ainsi, il est raisonnable de penser que les pharmaciens pourraient commencer à répercuter les augmentations de prix, en étant sûr toutefois de s’adresser aux différents profils de consommateurs avec une offre complète », indique Aurélien Belluye.
L’enquête d’IQVIA a, en effet, permis de définir quatre profils consommateurs qu’il faut satisfaire : l’acheteur orienté « prix bas » (proposer une gamme « petits prix »), l’acheteur orienté « promotion » (renforcer la communication sur les offres promotionnelles), l’acheteur orienté « marque » et l’acheteur orienté « bio ».
« L’offre doit donc comprendre des basiques avec une augmentation de prix très limitée, des marques connues pouvant supporter une augmentation de prix, et des marques premium/différenciantes pour pouvoir maintenir les marges, notamment les produits bios (compléments alimentaires et dermocosmétiques bios qui restent un levier de croissance pour la pharmacie) », explique l’expert. L’innovation permet aux marques d’augmenter leur prix (par exemple Caudalie a maintenu une croissance à +3,3 % en renouvelant son catalogue).
D’après une conférence de presse IQVIA.