Médicaments utilisés en thérapeutique ambulatoire

Bexsero, premier vaccin contre le méningocoque B

Publié le 06/06/2013
Article réservé aux abonnés
C’est le fruit de plus de 20 ans de recherche. Bexsero, premier vaccin contre le méningocoque B des Laboratoires Novartis a obtenu l’AMM européenne en janvier 2013. Il protège à 77 % (66 à 91 %, intervalle de confiance 95 %) de 800 souches pathogènes isolées en Europe. Le schéma vaccinal comporte trois injections espacées d’un mois au minimum, avec un rappel à 2 ans pour les nourrissons de moins de 6 mois, deux injections avec un rappel pour les enfants âgés de 6 à 23 mois et 2 injections pour les adolescents et adultes jeunes.

LA MULTIPLICITÉ des sérogroupes B circulants et la difficulté d’obtenir une immunogénicité étaient les principales raisons aux échecs des tentatives précédentes. La composition de la capsule polysaccharidique de la bactérie étant proche de celle des cellules humaines fait qu’elle ne peut pas être reconnue par le système immunitaire. Les chercheurs ont utilisé une technique de vaccinologie inverse afin de sélectionner les protéines susceptibles de provoquer la réaction immunitaire protectrice.

Quatre composants antigéniques.

Le vaccin est constitué de 4 composants antigéniques choisis pour leur présence dans la majorité des souches de méningocoque B circulantes : l’antigène factor H binding protein (fHbp) ou antigène 741 ; l’antigène Neisseria adhesin A (NadA) ou antigène 961, qui correspond à une protéine d’adhésion ; l’antigène Neisseria Heparin binding (NHBA) ou antigène 287, qui correspond à une protéine de liaison à l’héparine ; et une fraction vésiculaire de membrane externe OMV, qui augmente l’immunogénicité vaccinale. Le vaccin a été testé chez plus de 7 500 sujets, adolescents, adultes et nourrissons de plus de 2 mois. Douze études ont été menées dans plusieurs pays, dont 6 chez des nourrissons, 3 chez des enfants de 2 à 10 ans, 3 chez des adolescents de 11 à 17 ans ou des adultes. Une réponse immunitaire protectrice a été obtenue chez 100 % des adultes, chez 99 à 100 % des adolescents et dans une proportion un peu moindre (95 à 100 %) chez les nourrissons. Une fièvre précoce pouvait apparaître dans les 6 premières heures, disparaissant dès le lendemain.

Les nourrissons, puis les adolescents et les adultes jeunes sont les principales victimes des formes graves avec purpura fulminans. Il appartient au Comité technique des vaccinations de définir les indications précises de Bexsero et de décider de son éventuelle inscription au calendrier vaccinal, la co-administration étant possible. La mise en situation du vaccin devrait permettre d’infléchir la redoutable morbi-mortalité de l’infection, atteignant 10 % pour la mortalité et 20 % pour le taux de séquelles.

› Dr I. D.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3013