La classe pharmacologique
Le bérotralstat est un inhibiteur de la kallikréine plasmatique, une protéase convertissant le kininogène (synthétisé par le foie) en bradykinine. La bradykinine induit, notamment, une vasodilatation locale et une augmentation de la perméabilité vasculaire.
L’AOH est une pathologie génétique rare à l’origine de crises de gonflements, souvent douloureux (voire graves), de la peau et des muqueuses.
On en connaît plusieurs types. Les AOH de types 1 (85 %) et 2 (15 %)* sont dus à des anomalies (déficit quantitatif ou qualitatif) d’un gène codant pour l’inhibiteur de la C1 estérase entraînant une libération anormale de bradykinine.
La pathologie se traduit par la survenue d’œdèmes circonscrits transitoires et récidivants, fréquemment associés à une sensation de tension de la peau. On peut également observer des douleurs abdominales (syndrome de pseudo-occlusion intestinale). Les œdèmes persistent généralement 3 à 5 jours. Non prurigineux, ils peuvent affecter toutes les parties du corps ; les œdèmes laryngés pouvant être très graves (risque de décès par asphyxie estimé à environ 25 %). La sévérité et la fréquence des crises sont variables.
Les principales caractéristiques du produit
Orladeyo se présente sous la forme de gélules dosées à 150 mg.
Il est indiqué en prévention des crises d’angioedème héréditaire chez les adultes et les adolescents de 12 ans et plus. Il s’agit donc d’un traitement de fond et en aucun cas de la crise aiguë.
La posologie recommandée est de 150 mg, une fois par jour.
Le produit dans sa classe thérapeutique
Le traitement de fond repose d’abord sur l’éviction à long terme des facteurs déclenchants identifiés : stress émotionnel, traumatisme physique, fatigue, contraception œstroprogestative, médicaments (IEC, sartans).
Le traitement préventif fait appel chez l’homme au danazol (un anti-gonadotrope qui entraîne une augmentation de la synthèse de l’inhibiteur de la C1 estérase), chez la femme à un macroprogestatif et à l’acide tranéxamique-Exacyl, dans les deux sexes.
En alternative et en 2e intention en cas de crises sévères récurrentes : l’administration IV tous les 3 à 4 jours d’un inhibiteur de C1 estérase (Cinryze) ou toutes les deux semaines de lanadelumab-Takhzyro par voie sous-cutanée.
Orladeyo est également un traitement de 2e intention, en cas d’intolérance ou de contrôle insuffisant par les traitements préventifs de 1re intention, avec l’avantage d’une administration orale.
Le confort du patient
Les principaux effets indésirables sont représentés par des douleurs abdominales, une diarrhée et des céphalées.
Les conseils du pharmacien
• Informer le patient que les événements indésirables gastro-intestinaux sont réduits lorsque l’administration du médicament est associée à une prise alimentaire.
• Avertir également les femmes en âge de procréer que ce produit peut réduire l’efficacité des contraceptifs hormonaux oraux métabolisés par le CYP2C9, comme le désogestrel, par exemple.
* Il en existe un type 3, extrêmement rare et touchant préférentiellement les femmes