Humeur

Les marathons imbéciles

Publié le 27/02/2020
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Je ne vois pas au nom de quelle tradition (c'est sans doute un héritage de Chirac) on oblige le président de la République à visiter le Salon de l'Agriculture depuis l'aurore jusque bien après la tombée de la nuit. Sans doute M. Macron se croit-il contraint de soigner sa chancelante popularité auprès des agriculteurs par son sacrifice, en prouvant que, dans n'importe quelle discipline, il peut, chaque année, se dépasser un peu plus. Sans tomber dans la compassion pour un homme qui dispose de tous les pouvoirs, j'ai de l'estime pour une personne qui s'expose indéfiniment aux agressions verbales, à la grossièreté, à la menace, mais ne répond que par des sourires. Naguère, Nicolas Sarkozy n'a pas pu s'empêcher de tomber dans le piège et de riposter par une vulgarité que personne n'a oubliée, bien qu'elle fût adressée à un provocateur à la recherche de sa minute de gloire. On ne gagne pas à ce jeu là : le peuple reste anonyme, même quand il gronde, l'objet de son ressentiment garde sa célébrité, mais au prix de querelles désagréables.

Richard Liscia

Source : lequotidiendupharmacien.fr