La classe pharmacologique
Le cénobamate exerce un double mécanisme d’action. D’une part, c’est un modulateur allostérique positif* d’un sous-type du canal ionique GABAA n’interagissant pas avec le site de liaison des benzodiazépines. De plus, il réduit les décharges neuronales répétitives en agissant sur des canaux sodiques.
Les principales caractéristiques du produit
Ontozry se présente sous la forme de comprimés dosés à 12,5 mg, 50 mg, 100 mg, 150 mg et 200 mg.
Ce médicament est indiqué, chez l’adulte, comme traitement adjuvant dans les crises épileptiques partielles** avec ou sans généralisation secondaire non contrôlées par au moins deux traitements antérieurs.
Le schéma posologique comprend une titration progressive, en commençant par 12,5 mg, une fois par jour, suivi de paliers de deux semaines pour aboutir à la dose cible de 200 mg une fois par jour, pouvant être éventuellement portée à une dose maximale quotidienne de 400 mg ; une réduction doit être envisagée en cas d’insuffisance rénale ou hépatique.
Le cénobamate peut réduire l’exposition aux médicaments préférentiellement métabolisés par les cytochromes CYP3A4 et CYP2C19.
Son association à d’autres dépresseurs du système nerveux central (alcool, barbituriques, benzodiazépines…) peut augmenter le risque d’effets indésirables neurologiques.
Le cénobamate pouvant modifier l’efficacité des contraceptifs hormonaux (métabolisés par le CYP3A4), les femmes en âge de procréer doivent utiliser un moyen de contraception non hormonal additionnel ou différent pendant toute la durée du traitement et les 4 semaines suivant son arrêt.
Le produit dans sa classe thérapeutique
Ce médicament est considéré comme un traitement de 3e intention dans les épilepsies, autrement dit pharmaco-résistantes.
Une monothérapie est recommandée en première intention (carbamazépine, valproate, lamotrigine, lévétiracétam, zonisamide…). Rappelons la sortie relativement récente du brivaracétam – Briviact et du pérampanel - Fycompa. En cas d’échec, on peut essayer une seconde monothérapie, puis passer à une bithérapie.
Le confort du patient
Les principaux effets indésirables sont représentés par une somnolence, des céphalées, des étourdissements et de la fatigue.
*Un ligand allostérique est un agoniste ou un antagoniste se fixant sur un site différent de celui d’un ligand naturel entraînant un changement de conformation du récepteur ce qui conduit soit à une augmentation (effecteur positif), soit à une diminution (effecteur négatif) de l’activité dudit ligand.
**Les crises d'épilepsie sont dites « partielles » ou « focales » lorsque l'hyperactivité électrique ne touche qu'une zone localisée du cerveau.