Nous sommes tous des virologues

En dehors des affres de la pandémie, il me semble que l'un des phénomènes les plus significatifs qu'elle ait déclenchés, c'est une génération spontanée et multiple d'experts consacrés. Déjà, les médecins généralistes ou les pharmaciens ne sont ni des virologues ni des chercheurs. Mais au moins ont-ils un lointain rapport avec la médecine. Quand on en arrive à demander leur avis aux journalistes, aux écrivains, aux gens dans la rue, aux hommes et femmes politiques, je crois que là, la compréhension de la science piétine un peu. C'est comme si le virus avait donné un diplôme à chaque citoyen pour le récompenser d'avoir réfléchi à la question. De là à imaginer qu'il va apporter un soulagement à ses congénères, il y a une distance dont vous me permettrez de souligner l'exponentialité. Je veux néanmoins espérer que, même si parler de la pandémie n'entraîne aucun effet prophylactique, cela sert à la prendre au sérieux et, devant ce monstre sinistre et menaçant, d'encourager les gens à s'en écarter grâce aux gestes barrières, ceux-là même que certains parmi nous trouvaient naguère superflus et inconfortables.