On pourrait le présenter comme un WhatsApp plus sophistiqué et surtout, plus sécurisé : baptisé Paaco-Globule, cet outil numérique développé par ESEA (E-Santé en action) Nouvelle-Aquitaine apporte une réponse pratique pour favoriser la communication et la coordination entre les professionnels de santé. « Le point d’entrée dans ce système est le patient. Une fois le dossier créé, on invite les professionnels qui interviennent autour de ce patient à participer à un groupe d'échange et de discussion », détaille Charlotte Petitpas, coordinatrice de la CPTS du pays niortais, dans les Deux-Sèvres.
Pas d'exercice coordonné sans communication.
Déjà expérimenté dans le cadre du PAERPA (parcours de santé des personnes âgées en risque de perte d’autonomie), Paaco-Globule devrait s'ancrer dans la pratique quotidienne des professionnels adhérents à la CPTS du pays niortais au cours des prochains mois. C'est l'objectif que s'est fixé la structure. « Il n'est pas possible d'envisager un exercice coordonné sans une communication active entre les intervenants. Le téléphone et la messagerie sécurisée ont leurs limites, alors que Paaco-Globule répond à plusieurs de nos exigences : la sécurité, le partage de données, la réactivité », note Charlotte Petitpas. Autre avantage de Paaco-Globule, il est interfaçable avec l’espace numérique en santé et permet ainsi d’alimenter le dossier patient. Cet outil doit surtout aider la CPTS à stimuler le lien ville-hôpital : « Le service d’oncologie du centre hospitalier de Niort a décidé d'utiliser Paaco-Globule. En termes de calendrier, c’est donc le bon moment de déployer parallèlement cet outil en ville. »
Un suivi oncogériatrique renforcé.
L’outil Paaco-Globule est en effet une des pièces maîtresses du parcours ville-hôpital en oncogériatrie, que souhaite développer le dispositif d’appui à la coordination (DAC) du département. « Aujourd’hui, le rapport d’évaluation oncogériatrique que nous réalisons dans le cadre de la conciliation médicamenteuse est envoyé au médecin traitant et au pharmacien par mail sécurisé ou par voie postale. Mais l'échange d'informations reste à sens unique », explique Sandrine Khalifa, oncogériate au CH de Niort. Avec Paaco-Globule, l’idée est d’instaurer un dialogue à double sens : « Le pharmacien qui repère chez le patient des difficultés à avaler son comprimé d'anticancéreux oral ou des effets indésirables qui altèrent l’observance, pourra partager ses observations avec le prescripteur, les infirmiers, etc. L’objectif étant toujours de trouver ensemble l’alternative la plus appropriée. Ça ne peut être que bénéfique pour les patients. »
Pour présenter Paaco-Globule à ses adhérents, la CPTS a organisé une réunion d'information le 28 juin, en soirée. Cette première étape sera suivie de formations régulières. L'intérêt de Paaco-Globule dans la pratique quotidienne des professionnels du territoire fera l'objet d'une première évaluation en fin d'année.