Le Quotidien du pharmacien. – Quelles règles diététiques peuvent jouer en faveur de l’immunité ?
Nathalie Walter. – Toutes celles qui vont prendre soin du microbiote à commencer par l’apport en fibres qu’il faut assurer régulièrement car elles nourrissent la flore intestinale. On conseille en général de manger entre 5 et 10 fruits et légumes par jour sous forme cuite et crue. Choisissez des aliments crus d’origine bio car les fibres – et les vitamines – sont concentrées dans la peau qu’il faudra ingérer si l’on veut en profiter pleinement. Et préférez les légumes cuits « al dente » plutôt que bouillis car ils perdraient trop de fibres à l‘exemple des purées et des soupes moulinées et sans morceaux. Quant à l’apport en souches probiotiques, on estime que 10 à 40 milliards de bactéries sont nécessaires pour renouveler le microbiote alors que 1 à 4 milliards de bactéries suffisent à l'entretenir. Les signes d'une altération de la flore sont une alternance d'épisodes de diarrhée et de constipation, des maux de ventre, une dyspepsie. D’autres solutions, parfois moins connues, peuvent favoriser les défenses naturelles : l'association cuivre-or-argent sur le segment de l'oligothérapie, la teinture mère d'échinacée en homéopathie, les huiles essentielles de ravintsara, cannelle, girofle, origan, sarriette et thym en aromathérapie ainsi que le complexe de cassis, rosier sauvage et sapin pectiné en gemmothérapie, une discipline basée sur l'utilisation d'extraits de bourgeons de plantes.
Quels aliments fournissent le plus de vitamines C et D ?
Les agrumes sont riches en vitamine C mais on pourra également la trouver dans les fruits rouges, le kiwi, l'acérola (20 fois plus concentré que l'orange ou le citron) ainsi que dans les légumes à feuilles vertes - cresson, persil, épinards - et les crucifères (choux). La vitamine D, liposoluble, est surtout présente dans les poissons gras (maquereau, morue, hareng, saumon, thon) et bien sûr l’huile de foie de morue.
Quels profils de la population peuvent bénéficier en priorité d’un soutien des défenses naturelles ?
Rappelez aux profils les plus fragiles - ou à leurs proches - l’intérêt de renforcer son immunité : les personnes âgées qui mangent souvent moins de viande peuvent consommer des légumineuses, qui apportent beaucoup de protéines, favorisant la production d’anticorps ; les plus petits, dont l’immunité est en pleine construction lors des premières années de l’existence, peuvent profiter aussi d’un apport en probiotiques et vitamines D.