Obésité, diabète, hépatites… Ces facteurs de risques alimentent l’épidémie mondiale de cancer du foie. Sans des actions de prévention immédiates, les cas pourraient doubler d’ici à 2050, selon une étude internationale parue dans « The Lancet ». Deux axes de prévention sont à privilégier : la vaccination contre les virus des hépatites B et C et la prévention de l’obésité et du diabète.
Le nombre de cas de cancers du foie pourrait doubler dans le monde, passant de 87 000 en 2022 à 1,5 million en 2050, selon l’Observatoire mondial du cancer. Ce scénario n’est cependant pas une fatalité : 60 % de ces cancers pourraient être évités grâce à des mesures de prévention des facteurs de risque, dont la vaccination contre l’hépatite B et la lutte contre l’obésité et le diabète. D’où « l’urgence d’une action mondiale » coordonnée, qui pourrait sauver des millions des vies, souligne une étude internationale parue dans « The Lancet » le 28 juillet. Une commission d’experts venus de six pays, dont la France, assure ainsi qu’une baisse du taux d’incidence standardisé selon l’âge du cancer du foie, de 2 à 5 % par an, pourrait « modifier radicalement cette trajectoire ». Cela permettrait de prévenir jusqu’à 17,3 millions de nouveaux cas et de sauver environ 15,1 millions de vies au cours des vingt-cinq prochaines années. Cet objectif de 2 à 5 % par an « peut sembler modeste, mais c’est un défi immense », observent les auteurs des travaux.
Les virus de l’hépatite B et C devraient rester les principales causes du cancer du foie dans le monde jusqu’en 2050. La vaccination à la naissance contre l’hépatite B est donc le moyen de prévention le plus efficace. Néanmoins, « la couverture reste faible en Afrique et dans les régions à faibles ressources » en raison de « son coût, des réticences à la vaccination et de la méconnaissance de son efficacité », souligne l’étude. « En 2015, la vaccination des nouveau-nés et des nourrissons a permis de prévenir 210 millions de nouvelles infections chroniques par l’hépatite B et de réduire le nombre de décès estimé à 1,1 million d’ici 2030 », indique l’étude. Si elle n’est pas renforcée rapidement, « 17 millions de décès liés à l’hépatite B devraient survenir entre 2015 et 2030 ».
Deuxième cause d’augmentation des cancers du foie : les stéatoses hépatiques associées à un dysfonctionnement métabolique, qui sont en constante progression. Ces maladies du foie causées par un trouble du métabolisme sont liées à l’augmentation de l’obésité et du diabète. C’est le cas notamment en Europe et en Amérique du Nord. Un tiers des adultes dans le monde est touché par ces maladies du foie liées au métabolisme, qui viennent s’ajouter à celles liées à la consommation d’alcool. Si bien qu’en 2050, l’accumulation de graisse dans le foie devrait être en cause dans 11 % des cancers du foie (contre 8 % en 2022) et l’alcool dans 21,1 % des cas (contre 18 % des cas en 2022).
Les auteurs de l’étude appellent donc, en sus de la vaccination contre les hépatites B et C, à sensibiliser l’opinion, à former les professionnels de santé et à mobiliser les pouvoirs publics autour du risque croissant de stéatose, en ciblant notamment « les groupes à haut risque » : à savoir les personnes diabétiques et obèses. Les maladies du foie progressant lentement vers la cirrhose puis le cancer, il est indispensable de mieux les identifier. « Il y a alors une longue fenêtre d’opportunité pour intervenir, encourage l’étude, que ce soit à travers un traitement médical ou un changement de mode de vie ».
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