Stérilets les plus dosés en lévonorgestrel

Le risque de dépression est-il plus élevé ?

Par
Publié le 02/03/2023
Article réservé aux abonnés

Comme pour toutes les contraceptions hormonales, l’utilisation d’un stérilet au lévonorgestrel est associée à un surrisque (faible) de dépression, de troubles de l’humeur et du sommeil ou d'utilisation d’anxiolytiques. Le niveau de ce risque dépend du dosage en lévonorgestrel, selon une étude française.

sterilet

Y a-t-il plus de risque de troubles de l’humeur avec un dispositif intra-utérin (DIU) dosé à 52 mg, comme Donasert ou Mirena qu’avec un stérilet moins dosé en hormone, comme Jaydess (13,5 mg de lévonorgestrel) ou Kyleena (19,5 mg) ? Autrement dit, y aurait-il moins d’effets indésirables sur la santé mentale des femmes en optant pour un DIU moins dosé en lévonorgestrel ?

Pour répondre à ces questions, le groupe GIS Epi-Phare, qui réunit l’assurance-maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mené une étude de cohorte appariée en utilisant les données de remboursement de l’assurance-maladie (système national des données de santé/SNDS). Les chercheurs ont identifié plus de 45 000 femmes âgées de 13 à 40 ans, sans utilisation préalable d’un DIU hormonal et sans utilisation antérieure de psychotropes, qui ont reçu un stérilet au lévonorgestrel dosé à 52 mg en 2019. Ce groupe a été comparé à groupe témoin de même taille qui a reçu un stérilet au lévonorgestrel dosé à 19,5 mg.

Une petite différence significative

Les résultats ont montré une augmentation faible mais significative du risque d’utilisation d’antidépresseurs dans les 2 ans après la pose d’un DIU contenant 52 mg de lévonorgestrel par rapport à un DIU moins dosé. En revanche, il n’y avait pas de sur-risque quant à l’utilisation d’anxiolytiques et d’hypnotiques. Pour les auteurs, l’impact est négligeable sur le plan individuel : « Les différences de pourcentage entre les utilisations d’antidépresseurs sont faibles et peu susceptibles d’être cliniquement pertinentes au niveau individuel », concluent-ils, tout en ajoutant que « ce résultat est néanmoins important à prendre en compte à l’échelle populationnelle et nécessite des études complémentaires ».

Pour l’ANSM, « cette étude est la première à montrer un risque de troubles dépressifs dépendant de la dose de lévonorgestrel contenue dans le DIU, même si ce risque est faible et reste à préciser ». L’ANSM recommande ainsi aux femmes utilisant un DIU hormonal de contacter leur médecin en cas de changement d’humeur et de survenue de symptômes dépressifs, y compris en début de traitement.

Aujourd’hui, les DIU à 52 mg de lévonorgestrel sont recommandés en France pour la contraception et certaines affections gynécologiques comme l'endométriose. Le DIU à 19,5 mg de lévonorgestrel, indiqué en tant que contraceptif, est commercialisé depuis 2018 et a été utilisé par 30 % des femmes ayant eu recours à un DIU hormonal en 2019.

Charlotte Demarti

Source : Le Quotidien du Pharmacien