Alors que la cause de la sclérose latérale amyotrophique (SLA ou maladie de Charcot) est jusqu’ici inconnue, une nouvelle étude semble pointer une explication auto-immune. Cette découverte suggère aussi une piste d’explication pour les différentes espérances de vie dans la SLA.
Des chercheurs américains ont découvert qu’un sous-type de lymphocytes T CD4+ cible anormalement un antigène à la surface de cellules du système nerveux chez les personnes avec une SLA. Ce type d’auto-agression revêt un caractère propre à la définition des maladies auto-immunes. « Il s’agit de la première étude à démontrer clairement que chez les personnes avec une SLA, il y a une réaction auto-immune qui cible des protéines spécifiques associées à la maladie », explique Alessandro Sette, immunologiste à l’Institut La Jolla et codirecteur de l’étude, dont les résultats sont publiés dans Nature.
La protéine C9orf72 ciblée par ces lymphocytes est exprimée dans les neurones et aurait un rôle dans les voies de régulation de l’autophagie et de la sécrétion. La réponse auto-immune des lymphocytes T CD4 + est retrouvée chez l’ensemble des personnes avec une SLA, mais elle s’avère particulièrement élevée en présence de certaines mutations des allèles de C9orf72.
Une réponse inverse protectrice prolonge l’espérance de vie
Chez les personnes avec une SLA, la réponse immunitaire contre C9orf72 est principalement portée par les interleukines 5 (45,6 % des molécules médiatrices de l’immunité contre 27 % chez le groupe contrôle). À cette activité pro-inflammatoire, s’associe une réponse protectrice régie par un second phénotype de LT CD4 +.
Les chercheurs ont caractérisé plusieurs groupes de patients en fonction de leur survie présumée : très courte (17,7 mois en médiane), courte (25,3 mois), intermédiaire (32,2 mois), longue (43,7 mois) et très longue (91 mois). Pour ceux avec une survie estimée longue à très longue, la réponse anti-inflammatoire par le sous-type protecteur de lymphocytes, médiée par les interleukines 10, était cinq fois plus élevée que pour les autres individus de l’étude. Ainsi, la compensation des lymphocytes autoréactifs par une réponse protectrice plus importante pourrait jouer un rôle dans le prolongement de l’espérance de vie. « Cette étude nous donne des indices sur la raison d’une progression aussi rapide de la maladie », commente David Sulzer, professeur de neurobiologie au centre médical Irving de la Columbia University et coauteur de la publication.
Ainsi, des perspectives thérapeutiques pourraient consister à stimuler la réponse protectrice des LT CD4+ anti-inflammatoires médiée par l’interleukine 10. Les chercheurs n’excluent toutefois pas la possibilité que d’autres cibles auto-immunes que C9orf72 soient présentes dans la SLA.
L’approche pourrait s’appliquer à d’autres troubles comme les maladies de Parkinson, d’Huntington et d’Alzheimer, selon l’équipe de recherche. « Il y a plusieurs maladies neurodégénératives pour lesquelles nous avons des preuves claires de la participation des cellules immunitaires. Il semblerait, à mesure des découvertes, qu’il s’agisse plutôt de la règle que de l’exception dans les maladies neurodégénératives », déclarent les auteurs.
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