Alors que la quête d’un vaccin contre le coronavirus bat son plein, l’Académie de médecine émet des doutes sur la mise au point rapide d’un tel vaccin, étant donné les nombreuses difficultés auxquelles la recherche se heurte.
À ce jour, plus de 120 candidats vaccins contre le Covid-19 sont en cours de développement, dont plusieurs sont déjà en phase d’essais cliniques. Toutefois, il ne faut pas se réjouir trop vite de ces avancées. Car « même en raccourcissant autant que possible le temps nécessaire au développement d’un vaccin, les prévisions les plus optimistes envisagent un délai minimum de 12 à 18 mois pour la mise au point d’un premier vaccin contre cette maladie, qui dépassera très probablement la fin de l’épidémie », analyse l’Académie de médecine.
De plus, ces prévisions optimistes doivent être tempérées au regard de nombreux obstacles à surmonter. D’abord, une difficulté au point de vue des connaissances immunitaires concernant ce virus : « Si l’élimination du SARS-CoV-2 semble nécessiter une réponse cellulaire et humorale, les corrélats de protection immunitaire ne sont pas encore bien établis et l’on ne connaît pas la durée de l’immunité protectrice conférée par l’infection naturelle. » Ensuite, une difficulté concerne les modèles animaux, qui sont « quantitativement limités, tant les souris transgéniques porteuses du récepteur ACE2 que les furets et les macaques ». Enfin, il existe un risque d’entreprendre une réponse immunopathologique par production d’anticorps facilitants : ce risque, qui a été « constaté lors des essais vaccinaux précliniques contre le SRAS et contre le MERS en utilisant la protéine S entière, ne doit pas être négligé ». Au final, un bon vaccin contre le SARS-CoV-2 devrait idéalement stimuler à la fois l’immunité cellulaire pour une protection locale (IgA muqueuses) et l’immunité humorale pour une protection générale (IgM et IgG neutralisantes) tout en évitant l’apparition d’anticorps facilitants.
En attendant que la recherche parvienne à surmonter ces écueils, l’Académie de médecine recommande de maintenir et renforcer les mesures barrière, seul moyen actuellement disponible ayant fait preuve d’efficacité, tant que la circulation du SARS-CoV-2 dans la population n’est pas interrompue.
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