À l’heure actuelle, le test RT-PCR, réalisé plus d'un million de fois en France la semaine dernière, n'offre que deux réponses possibles aux patients. Soit ils sont positifs au Covid-19 et devront observer une quarantaine, soit ils sont négatifs et pourront se contenter de respecter les mesures barrière.
Une méthodologie binaire qu'il serait grand temps de revoir selon une étude dirigée par l'épidémiologiste Michael Mina et publiée sur le site Internet de la « Harvard Library » ainsi que dans le « New York Times ». « Le oui ou le non ne suffit pas. C’est la quantité de virus qui devrait dicter les prochaines étapes du patient infecté », estime ainsi ce scientifique. Selon lui, le nombre de cycle seuil (Ct ou cycle treshold) qui permet de savoir si un patient est infecté ou non est trop élevé, rendant de fait le test RT-PCR trop sensible à la présence du virus. Conséquence, ces tests « ne détectent pas uniquement du virus vivant mais aussi des fragments génétiques, soit des restes de l’infection qui ne posent pas de risque particulier », précise le Pr Mina.
Détecter en priorité les « super-contaminateurs »
Le nombre de cycle seuil déterminé par la méthode de dépistage RT-PCR n'est jamais précisé aux patients positifs au Covid, ni aux médecins, qui n'ont donc aucune idée du niveau précis de l'infection. Or, selon des tests réalisés dans trois États américains et évoqués dans l'étude, « 90 % des personnes testées positives ne portaient pratiquement pas le virus ». Des patients qui ne présenteraient donc aucun risque en termes de contagiosité et dont la mise à l'isolement serait tout simplement inutile. Alors que la mesure de la charge virale est effectuée sans mal lorsque l'on teste des patients pour d'autres types de virus, les chercheurs impliqués dans l'étude avancent une solution pour le dépistage du Covid-19 : le recours à des tests rapides qui s'avèrent, eux, beaucoup moins sensibles. « Les tests PCR semblaient être la meilleure option pour suivre l'évolution du Covid-19 au début de la pandémie, mais désormais nous avons besoin de tests rapides, peu coûteux et suffisamment abondants pour tester fréquemment ceux qui en ont besoin », préconise le Pr Mina. « On ne détecterait pas toutes les personnes qui transmettent le virus mais en tout cas on parviendrait à identifier celles qui sont les plus contagieuses et tout particulièrement les "super-contaminateurs" », soutient l'épidémiologiste.
Étude Epi-phare
Méningiomes et progestatifs : les prescriptions s’effondrent, les cas de méningiome aussi
Avis de la HAS
Un deuxième vaccin contre le chikungunya ? La France devra attendre
Pharmacovigilance
Existe-t-il un risque de cancer de la vessie avec les glifozines ?
Bilan 2024 de Cyclamed
Médicaments non utilisés : un taux de collecte record, porté par l’éco-responsabilité