Alors que les tensions d’approvisionnement en quétiapine se sont intensifiées, il est demandé aux médecins de ne plus initier de traitement à base de ce principe actif, hors épisode dépressif en cas de trouble bipolaire.
Depuis fin septembre 2024, les médicaments à base de quétiapine (Xeroquel LP et génériques) font l’objet de fortes tensions d’approvisionnement sur tous les dosages (50 mg LP, 300 mg LP et 400 mg LP). Le contingentement quantitatif de la distribution, mis en place dès le début de ces tensions, ne suffit plus aujourd’hui. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a donc décidé de passer à la vitesse supérieure afin d’éviter les ruptures, et demande aux médecins « de ne plus initier de traitement par quétiapine à libération prolongée (LP), sauf pour les patients présentant un épisode dépressif caractérisé dans le cadre d’un trouble bipolaire ».
Pour toutes les autres indications, dès que cela est possible, les alternatives doivent être privilégiées. L’ANSM rappelle que la quétiapine, indiquée dans le traitement de la schizophrénie, des troubles bipolaires et de la dépression, « ne doit pas être utilisée en dehors des indications prévues par son AMM ». L’instance rappelle notamment que « la prise en charge de l’insomnie ne fait pas partie de ces indications ».
Aujourd’hui, à l’officine, si un patient se présente avec une ordonnance de médicament contenant de la quétiapine LP et que le pharmacien n’est pas en mesure de la lui dispenser, il devra alors contacter le médecin prescripteur afin qu’il envisage une alternative, il informera le patient de la situation et l’orientera vers son médecin.
Les autorités sanitaires réfléchissent déjà à d’autres mesures qui pourraient être mises en place pour éviter les ruptures. Notamment, la piste des importations est évoquée. « En France, seules les formes à libération prolongée (LP) sont commercialisées. Mais nous avons demandé aux laboratoires concernés d’identifier quels médicaments à base de quétiapine à libération immédiate (non commercialisés en France) ou à libération prolongée pourraient être importés, quel que soit le dosage », évoque l’ANSM. Les pharmaciens pourraient également être sollicités pour réaliser des préparations magistrales de quétiapine à libération immédiate, révèle l’instance.
Enfin, l’ANSM a fait appel au mécanisme européen de solidarité volontaire permettant depuis 2023 aux États membres de se soutenir mutuellement, en dernier ressort, en cas de pénurie grave.
Pour les médecins, l’ANSM a publié des recommandations d’alternatives thérapeutiques, en rappelant que certains médicaments doivent être exclus de ces alternatives car ils font déjà l’objet de tensions d’approvisionnement. Il s’agit des médicaments contenant de la rispéridone, de la palipéridone, de l’amisulpride et ceux à base de dérivés du valproate (divalproate de sodium et valpromide), qui ne doivent donc pas être prescrits à la place de la quétiapine.
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