Le GPUE a mené son enquête entre fin novembre 2024 et fin janvier 2025, à partir des données transmises par les associations nationales, nourries elles-mêmes par les autorités pharmaceutiques de leurs pays respectifs. La France est représentée au Groupement par le CNOP, la FSPF et l’USPO. Comme la moitié des pays membres, elle estime que les ruptures ont « empiré » par rapport à l’année précédente. Les autres pays ont observé une stabilisation et certains, dont l’Espagne et les Pays-Bas, ont même relevé une « amélioration ». Comme l’ont résumé les pharmaciens belges, « de nombreux plans européens ont été lancés contre les ruptures en 2024, mais ils n’ont visiblement pas encore eu le temps de produire des effets ». Dans le même temps, certaines mesures nationales, basées en particulier sur l’élargissement des compétences des pharmaciens en matière de substitution générique et thérapeutique, ont été bénéfiques là où elles ont été mises en place. En France, les préparations magistrales et hospitalières spéciales contribuent depuis 2024 à réduire l’impact des ruptures sur certains produits.
La perte de temps hebdomadaire varie de 1 à 40 heures par pharmacie
Les antibiotiques, les médicaments cardio-vasculaires et ceux du système nerveux restent les plus touchés par les ruptures en Europe. Elles ont fait perdre en moyenne 10,6 heures de travail par semaine aux équipes de chaque officine, soit une heure de plus qu’en 2023, mais avec des différences considérables selon les pays, puisque la perte hebdomadaire varie de 1 à 40 heures par pharmacie ! Au-delà de leurs conséquences pour les patients et le travail des équipes, les ruptures ont des répercussions sur la vie de l’officine en général : la délégation française déplore une augmentation constante de l’agressivité et des violences commises par les patients mécontents à l’encontre du personnel officinal.
Dans ses conclusions, la présidente du GPUE pour l’année 2025, l’Irlandaise Clare Fitzell, rappelle que même si les ruptures se stabilisent dans plusieurs pays, elles restent inacceptables pour les patients, les pharmaciens et les prescripteurs. « Derrière chaque rupture, il y a de l’angoisse pour les patients, mais aussi des efforts supplémentaires pour les pharmaciens, a-t-elle poursuivi, en rappelant que les pharmaciens peuvent répondre beaucoup plus efficacement aux pénuries lorsqu’ils sont dotés du cadre et des outils adaptés à ces défis. »
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