Selon la presse helvétique, une mesure actuellement à l'étude devrait permettre aux caisses d’assurance-maladie suisses de rembourser les médicaments achetés à l’étranger. Les pharmaciens suisses montent au créneau et demandent des contreparties.
Les Suisses pourront-ils bientôt venir s’approvisionner dans les officines françaises frontalières et se faire rembourser auprès de leur caisse, une fois rentrés chez eux ? Cette éventualité figure parmi les 38 pistes d’économie pour le système de santé actuellement étudiées par le Conseil fédéral helvétique.
Certes, aucune décision ne sera prise avant le printemps prochain, comme le précise le ministre de la Santé, Alain Berset. Mais d’ores et déjà, cette proposition a été relayée par la presse suisse qui explique le virage à 180° du gouvernement par les économies substantielles induites par cette forme de tourisme pharmaceutique. Selon elle, les médicaments dont le brevet est arrivé à expiration sont 41 % plus chers en Suisse. Quant au prix des génériques, il équivaut à 143 % le tarif pratiqué à l’étranger.
Des chiffres réfutés par une étude conjointe d’Interpharma (association des industriels du médicament) et de SantéSuisse (l’une des deux associations d’assureurs suisses), parue en avril dernier, selon laquelle le différentiel de prix avec l’étranger n’atteint que 14 % pour les médicaments brevetés, 20 % pour les produits originaux tombés dans le domaine public et 53 % pour les génériques.
Face à la menace, les pharmaciens suisses prennent les devants et réclament l’application d’un principe de réciprocité. Ainsi, les pharmaciens étrangers devraient participer au tour de gardes régionaux et à l’approvisionnement de la population dans les mêmes conditions que leurs confrères suisses.
Quant à ces derniers, ils devraient, en retour, être exemptés des règles d’installation édictées en Suisse et être exonérés d'autorisation pour importer ces médicaments. Auquel cas, remarque ironiquement PharmaSuisse, l’organisation professionnelle des pharmaciens suisses, les organes de contrôle du médicament n’auront plus lieu d’être. Comme le dénonce Marcel Mesnil, secrétaire général de PharmaSuisse, « il n’est pas possible que notre administration nous contraigne à de multiples obligations, nous refuse les mêmes conditions d’achat et de vente que les pharmacies de l’Union européenne, mais qu'en même temps elle fasse la promotion de l'achat de médicaments à l'étranger ».
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