Tout d’abord, des médicaments peuvent aggraver les effets des températures élevées sur l’organisme. Ils augmentent la déshydratation et le risque de survenue d’un coup de chaleur. Ils peuvent provoquer des troubles de l’hydratation (diurétiques, laxatifs, donépézil, topiramate, zonisamide, acétazolamide), ou être moins bien éliminés en cas de déshydratation (sels de lithium, antiarythmiques, digoxine, metformine, sulfamides hypoglycémiants, statines, fibrates). Ou encore, perturber le fonctionnement des reins (AINS, aspirine, IEC, sartans, donépézil, agonistes du GLP1, indinavir). D’autres molécules sont connues pour perturber la régulation de la température corporelle. Par exemple, certains neuroleptiques et antidépresseurs, les sels de lithium, triptans, buspirone, tramadol, dextrométhorphane et oxycodone, les anticholinergiques, les vasoconstricteurs, les bêta bloquants et les diurétiques.
Plus de sueur
Autre effet indésirable problématique en cas de chaleur : l’augmentation de la production de sueur, qui peut survenir avec la pilocarpine, le donépézil, la galantamine, la rivastigmine, la néostigmine.
Par ailleurs, certaines spécialités peuvent induire une hyperthermie : les neuroleptiques, les agonistes sérotoninergiques, les hormones thyroïdiennes en cas de traitement mal équilibré. Cette hyperthermie est aussi possible en cas d’arrêt brutal d’un médicament dopaminergique.
Enfin, certains médicaments sont connus pour aggraver les effets de la chaleur en abaissant la pression artérielle (antihypertenseurs et antiangineux) ou en diminuant la vigilance et la capacité à adapter son comportement. Ces derniers rendent somnolent ou causent des confusions, qui peuvent conduire à oublier de boire davantage d’eau en période de vagues de chaleur, comme les somnifères, anxiolytiques, mais aussi des substances illicites/drogues (amphétamines, cocaïne, alcool).
Photosensibilisation
Il convient également d’être vigilant vis-à-vis des médicaments qui sensibilisent la peau au soleil. Il peut s’agir de médicaments systémiques (oraux ou injectables), ou topiques.
Les médicaments systémiques photosensibilisants sont nombreux. On retiendra en premier lieu les AINS, en particulier le piroxicam, le diclofénac, le kétoprofène, l’ibuprofène, l’aspirine ou des anti-inflammatoires intestinaux comme la sulfasalazine, la mésalazine. On peut également citer l’isotrétinoïne contre l’acné et des anti-allergiques (méquitazine, prométhazine). Dans la grande famille des antibiotiques, les quinolones (en particulier les fluoroquinolones) les tétracyclines (en particulier la doxycycline), les sulfamides, le triméthoprime, la dapsone sont photosensibilisants. On peut ajouter à cette longue liste, des antifongiques (kétoconazole, itraconazole, voriconazole), des antiviraux (éfavirenz, tipranavir), des antiparasitaires (hydroxychloroquine, quinine, pyrazinamide, clofazimine) l’antitussif oxomémazine, les statines, fibrates, diurétiques, IEC antiarythmiques, des antidiabétiques oraux (glimépiride, glibenclamide), les IPP, les chimiothérapies, des neuroleptiques de la famille des phénothiazines (chlorpromazine, prométhazine), des anxiolytiques (alprazolam), des antiépileptiques (carbamazépine, lamotrigine), des antidépresseurs (imipramine, clomipramine, …), fluvoxamine, paroxétine, fluoxétine ou le citalopram…
Parmi les médicaments topiques, les principaux ayant une action photosensibilisante sont les gels anti-inflammatoires, les pommades anti-acnéiques, anti-allergiques, sans oublier les désinfectants à base de chlorhexidine.
Une efficacité altérée
Si la chaleur peut affecter l’organisme, elle peut aussi altérer les médicaments et les dispositifs médicaux. Attention notamment aux lecteurs de glycémie ! L’exposition des bandelettes (ou électrodes), des solutions de contrôle et des lecteurs de glycémie directement au soleil, à des températures élevées pendant des périodes plus ou moins longues, à de fortes variations de température ou à une atmosphère humide peut avoir une incidence sur leur bon fonctionnement.
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