C’est un « effet collatéral positif » de son produit que Sanofi veut mettre en avant : Beyfortus (nirsévimab), indiqué dans l’immunisation passive des nourrissons contre les infections à VRS, diminue aussi le nombre de cas d’otites en ambulatoire, réduisant ainsi la consommation d’antibiotiques.
Les études en vie réelle ont démontré à plusieurs reprises l’efficacité de Beyfortus (nirsévimab) dans la bronchiolite du nourrisson, notamment en France. À l’hôpital tout d’abord, avec une baisse de 83 % du risque d’hospitalisation pour bronchiolite à VRS chez les nourrissons de moins de 1 an lors de la saison 2023-2024 (étude Envie cas-témoins, observationnelle, prospective et multicentrique menée dans 6 hôpitaux sur 1 035 nourrissons de moins de 12 mois), ainsi qu’une baisse de 76 % à 81 % du nombre de nourrissons admis en réanimation (chiffres Institut Pasteur/Santé publique France relevés auprès de 288 nourrissons) lors de la même période, dans un système de santé très vite saturé. De bons résultats retrouvés aussi dans les études internationales, avec notamment une efficacité de 83,2 % sur les hospitalisations (étude Harmonie randomisée, ouverte, multicentrique menée sur plus de 8 000 nourrissons de 12 mois ou moins, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni), et une protection durable d’au moins 6 mois (nouvelles données de l’étude Harmonie, « The Lancet Child & Adolescent Health », juin 2025).
En ville aussi, l’impact de Beyfortus a été évalué. Selon une étude menée par le réseau de pédiatres français Pari (107 pédiatres) sur 883 nourrissons de moins de 12 mois entre le 15 septembre 2023 et le 1er février 2024, publiée en 2024 dans « The Lancet », le nirsévimab a réduit de 79,7 % les bronchiolites ambulatoires.
Ce même réseau de pédiatres en ville a également montré que l’immunisation contre le VRS conduisait à « une forte réduction » du taux d’otites moyennes aiguës chez les enfants de moins de 1 an, a fait savoir Sanofi lors du congrès de la Société européenne des maladies infectieuses pédiatriques (ESPID) qui s’est déroulé fin mai à Bucarest. Plus en détail, sur 17 923 cas chez les moins de 12 mois, le taux d’otites pour 1 000 consultations a été réduit de 23,7 % depuis la mise à disposition de Beyfortus (période 2017-2023 versus large immunisation à partir de septembre 2024), soit -47,8 % chez les moins de 6 mois contre -19,6 % chez les 6-11 mois. « Le VRS est suspecté de jouer un rôle dans la survenue des otites, soit directement, soit indirectement en favorisant les surinfections bactériennes à pneumocoques », explique le laboratoire.
En conséquence, les prescriptions d’antibiotiques en ambulatoire sont amenées à diminuer. « Est-ce vraiment une surprise ? Dans les études pré-AMM du nirsévimab, la prescription d’antibiotiques était réduite d’un quart chez les enfants traités par rapport au groupe placebo », rappelle le Pr Robert Cohen, pédiatre et infectiologue, coordonnateur d’InfoVac.
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