Une étude française montre que Beyfortus, administré au nouveau-né, offre une protection supérieure à celle obtenue avec la vaccination de la femme enceinte par Abrysvo pour réduire les hospitalisations. Les parents peuvent toutefois être rassurés : les deux approches sont très efficaces.
Pour prévenir la bronchiolite à VRS du nourrisson, deux stratégies sont disponibles en France : l’anticorps monoclonal Beyfortus (AstraZeneca/Sanofi), administré directement au nourrisson, et le vaccin Abrysvo (Pfizer), administré à la femme enceinte entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée, permettant la protection du nouveau-né par transfert d’anticorps maternels. Ces deux approches ont montré une efficacité comprise entre 65 et 85 % et permettent de réduire significativement les hospitalisations pour bronchiolite chez les nourrissons. Mais l’une est-elle plus efficace que l’autre ?
Pour répondre à cette question, des chercheurs ont comparé l’efficacité des deux médicaments dans une étude menée sur plus de 42 000 nourrissons nés entre septembre et décembre 2024, immunisés soit par Beyfortus, soit via la vaccination maternelle par Abrysvo. Cette étude a été conduite par le groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare (ANSM/CNAM), à partir des données du Système national des données de santé (SNDS), et publiée dans le « JAMA ».
Les résultats montrent que Beyfortus s’avère plus efficace qu’Abrysvo : les bébés immunisés par Beyfortus présentent un risque d’hospitalisation réduit de 26 % par rapport à ceux ayant bénéficié d’Abrysvo. Dans le détail, sur les 42 000 nourrissons suivis, 481 hospitalisations pour VRS ont été observées : 212 chez les nourrissons ayant reçu Beyfortus, contre 269 chez ceux protégés par la vaccination maternelle.
Non seulement Beyfortus se montre plus performant pour prévenir les hospitalisations, mais la différence est encore plus marquée pour les formes les plus sévères, évaluées par le recours aux soins intensifs. En effet, par rapport à Abrysvo, il réduit de 42 % les admissions en réanimation ou en soins intensifs pédiatriques, de 44 % le recours à l’oxygénothérapie et de 43 % les intubations.
Les analyses confirment par ailleurs une meilleure efficacité de Beyfortus à mesure que le temps écoulé depuis la naissance augmente. « Cette évolution suggère une diminution progressive de la protection conférée par les anticorps maternels, alors que l’immunisation directe du nourrisson permet une protection plus durable au cours de la saison épidémique », indiquent les auteurs.
Les chercheurs tiennent toutefois à rappeler qu’Abrysvo reste très efficace et qu’une mère ayant reçu ce vaccin pendant sa grossesse ne doit pas s’inquiéter d’un supposé manque de protection. « Si une mère a déjà reçu le vaccin Abrysvo pendant sa grossesse, il n’y a aucune raison de donner Beyfortus à son bébé : le vaccin le protège bien », souligne auprès de l’AFP l’épidémiologiste Mahmoud Zureik, qui a supervisé l’étude.
Ces données pourraient néanmoins constituer un argument solide pour les autorités sanitaires en faveur d’un recours prioritaire à Beyfortus, dont le déploiement à l’échelle collective permettrait de réduire significativement le nombre d’hospitalisations. Abrysvo conserve toutefois des atouts, à commencer par son coût : à plus de 400 euros, Beyfortus est environ deux fois plus cher. En France, il n’est pas intégralement remboursé lorsqu’il n’est pas administré à la maternité.
Les deux stratégies pourraient ainsi conserver un rôle complémentaire, d’autant que l’efficacité n’est pas la seule considération. Certains parents se montrent en effet réticents à multiplier les injections chez leur bébé, dont les premiers mois comportent déjà un calendrier vaccinal chargé. « Abrysvo offre une alternative aux mères qui préfèrent se faire vacciner plutôt que leurs enfants ne soient piqués », observe Mahmoud Zureik. Il souligne également que, sans le vaccin de Pfizer, il faudrait administrer Beyfortus à un plus grand nombre de nourrissons, ce qui alourdirait la charge de travail des maternités.
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