Lorsque Paxlovid était disponible en accès précoce, de février à début mai 2022, 10 500 personnes en ont bénéficié. Un nombre trop peu élevé, en raison du manque d'information des médecins sur la disponibilité du médicament en ville, selon une étude menée par le groupement d’intérêt scientifique ANSM-CNAM (Epi-Phare).
En France, Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir) a été utilisé à partir du 4 février 2022 en traitement du Covid dans le cadre d’un accès précoce (c’est-à-dire avant AMM), statut dérogatoire obtenu le 21 janvier. Puis après avoir décroché une AMM européenne, il a été prescrit et dispensé, dans ce nouveau cadre, à partir du 6 mai.
Durant cette première période du 4 février au 6 mai, plus de 12 000 patients à risque de forme grave de Covid-19 ont fait une demande d’accès précoce, dont 10 520 ont été approuvées et ont abouti à une délivrance de Paxlovid, selon une étude menée par Epi-Phare. Les refus d’accès précoce concernaient notamment les patients ayant des contre-indications ou qui sont venus chercher leur médicament plus de 5 jours après le début des symptômes. Mais « ce nombre d’inclusions, de 10 520, reste faible au regard de la population de patients qui aurait pu bénéficier du Paxlovid. Cette situation pouvant en partie s’expliquer par un manque d’information des médecins prescripteurs quant à la disponibilité du médicament, notamment en ville », commente Epi-Phare.
Au final, le taux brut global d’utilisation en France est estimé à 18 patients pour 100 000 habitants, avec des taux particulièrement élevés en Martinique, Guadeloupe, Côte d’Or, Paris et Pyrénées-Atlantiques.
Les patients traités (54 % de femmes et 46 % d’hommes) étaient âgés en moyenne de 66 ans. Au départ (de février à avril), le médicament a été prescrit chez des patients ayant beaucoup de comorbidités : maladies respiratoires chroniques, cancers actifs, troubles névrotiques et de l’humeur, sclérose en plaques, et autres maladies auto-immunes. Puis son utilisation s’est étendue, après 3 mois, à des patients en présentant moins (en mai juin).
Par ailleurs, d’après les données transmises par le laboratoire, Paxlovid a été autant prescrit par les médecins de ville (52,1 %) que par les médecins hospitaliers (47,9 %). Pour au moins 64 % des patients, le médicament a été délivré en pharmacie de ville.
Quant aux effets indésirables, les plus fréquemment rapportés sont des dysgueusies et des troubles gastro-intestinaux. Des cas d’interactions médicamenteuses ont également été rapportés, ils sont connus avec le ritonavir. Quelques cas d’élévations de la pression artérielle, essentiellement non graves et transitoires, ont été déclarés : il s’agit d’un signal potentiel en cours d’évaluation. Au niveau international, des phénomènes de « réinfection au Covid-19 » ou de « rebond de Covid » après prise de Paxlovid ont été rapportés et sont en cours d’investigation par le laboratoire. Mais à ce jour, il n’y a pas eu de tels signalements dans le cadre du suivi en France.
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