LES PETITS ET MOYENS laboratoires ont du vague à l’âme. Représentés par l’Association des moyens laboratoires et industries de santé (AMLIS), ces entreprises, peu habituées à communiquer, donnent de la voix à l’issue d’une année 2011 en forme de parcours d’obstacles (suites de l’affaire Mediator, nouvelles taxes, loi sur la sécurité sanitaire du médicament). « Et si les PME pharmaceutiques disparaissaient ? », se demandent sans détour Patrice Bigou et Gérard Dufour, respectivement président et directeur général de l’AMLIS *. Pour ces laboratoires, les nuages s’amoncellent. « Aujourd’hui, regrette Patrice Bigou, les autorités ne reconnaissant plus le progrès incrémental (amélioration d’un médicament existant) », pourtant une des spécialités de ces laboratoires. Plus généralement, l’AMLIS note que, en 2010-2011, 39 % des nouveaux médicaments ont reçu un SMR insuffisant contre seulement 10 % l’année d’avant.
Enfin, le niveau des taxes et prélèvements a explosé depuis deux ans, note Gérard Dufour, qui évalue à 60 % des résultats financiers en moyenne les sommes prélevées chaque année par les pouvoirs publics. Un problème d’autant plus sérieux, précise-t-il, que « les taxes sont établies par paliers, ce qui avantage les gros laboratoires ».
Malgré tout, reconnaît l’AMLIS, pas un laboratoire n’a déposé son bilan. « Nous sommes un petit monde, indique Patrice Bigou. Quand un laboratoire connaît des difficultés, il tente de se rapprocher d’un autre. » C’est ainsi que, récemment, le Laboratoire Axcan a fusionné avec Eurand pour donner naissance à Aptalis Pharma.
L’AMLIS avance des propositions. L’association propose de changer le mode de calcul des taxes (indexées sur le chiffre d’affaires) et d’y intégrer un plafond en fonction de la taille de l’entreprise. Elle demande aussi une revalorisation des prix des médicaments bon marché offrant un service en terme de santé publique. En contrepartie, ces laboratoires proposent le déremboursement de certaines classes de médicaments.
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