Une trentaine de patients a lancé hier une action en justice contre le Laboratoire Bayer, détenteur de l’AMM de l’Androcur, ainsi que contre son fabricant, la société Delpharm.
À l'automne dernier, cinq femmes traitées par Androcur (acétate de cyprotérone) à des doses importantes et sur une longue période, pour des problèmes de pilosité ou de dérèglement hormonal, et toutes opérées d'un méningiome, décidaient d'aller en justice pour obtenir réparation. Hier, trente patients s’estimant eux aussi victimes de l’Androcur ont assigné, devant le tribunal de grande instance de Lille, le Laboratoire Bayer Health Care, titulaire de l’AMM, et la société Delpharm (Lille), fabricant ce traitement. Ces patients sont représentés par l'Association d'aide aux victimes des accidents des médicaments (AAAVAM).
Une enquête de pharmacovigilance, publiée le 25 juin par l’ANSM, a confirmé des cas de méningiomes en lien avec ce traitement. Elle a également révélé la survenue de méningiome chez la femme enceinte bien après l'arrêt du traitement. L’ANSM avait précédemment annoncé qu’à partir du 1er juillet, la délivrance de l’Androcur et de ses génériques serait conditionnée à la présentation d'une attestation annuelle.
Selon l'AAAVAM, ces trente patients, dont quatre victimes de méningiomes, souffrant notamment de troubles visuels, devraient être bientôt rejoints par 70 autres, pour obtenir réparation. Dans son assignation, l’AAAVAM fait valoir que Bayer et Delpharm ont « commercialisé un produit de santé dont elles n'ignoraient pas, dès 2007, le caractère potentiellement dangereux, ni la réalité et l'importance des graves pathologies dont il était à l'origine ». L’association accuse les deux sociétés de « manquement » à leurs obligations et souligne un « défaut d'information » du laboratoire. Le tribunal devra statuer sur l’ouverture d’une action de groupe.
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