Santé connectée

Un enjeu commercial pour la pharmacie

Publié le 28/04/2014

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L’ESSOR des objets connectés risque, à terme, de bouleverser le fonctionnement des officines françaises, points de vente naturels (mais sans monopole) des dispositifs médicaux. Le premier à envisager cette mutation comme une opportunité pour les pharmaciens est un… médecin.

Cofondateur du site de téléconseil medecin-direct.fr, le Dr Frédéric Dussauze a lancé SYMPAD, qui signifie système de suivi des patients chroniques en pharmacie ou à domicile (voir « le Quotidien du pharmacien » du 19 mars 2012). Le projet se fonde sur le principe qu’un patient rentre plus souvent dans une pharmacie que dans un cabinet médical. Selon un sondage IFOP, 16 % des propriétaires d’objets de santé connectés en ont eu connaissance via leur pharmacien (contre 9 % par leur médecin).

Concrètement, SYMPAD est un espace de vente bien identifié dans l’officine, consacré aux objets connectés.

Le pharmacien conseille au patient de prendre lui-même ses mesures biométriques standards (poids, spirométrie, pression artérielle, glycémie) selon sa pathologie chronique, grâce aux dispositifs médicaux connectés mis à sa disposition. Formé par Médecin Direct, le professionnel peut même donner rendez-vous aux patients à heure fixe et les orienter grâce à des animations sur le diabète, l’asthme, l’hypertension, etc.

Aguerri, le patient peut alors faire l’acquisition d’un ou de plusieurs appareils, et s’autoévaluer à domicile. Les mesures sont alors numérisées sur une mémoire « cloud » et sécurisées. Seul le patient y a accès (par son ordinateur ou son smartphone), à moins qu’il ne décide du contraire et ouvre les données à son médecin traitant.

Médecin Direct met en avant l’aspect préventif de son projet. « C’est comme mettre sa ceinture au volant, compare François Lescure, autre cofondateur et pharmacien. On n’attend pas d’avoir un accident pour le faire. » La start-up compte louer son achalandage connecté, ses animations et sa formation à une centaine d’officines d’ici à 2015.

A.B.-I.