Sécurité des compléments alimentaires

La mélatonine sous surveillance

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Publié le 16/04/2018
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Suite à la notification d’effets indésirables, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (ANSES) recommande à certaines personnes de pas consommer des compléments alimentaires à base de mélatonine.
mélatonine

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Crédit photo : phanie

Quatre-vingt-dix cas d’effets indésirables survenus à la suite de la prise de compléments alimentaires contenant de la mélatonine ont été transmis à l’ANSES depuis la création du dispositif de nutrivigilance en 2009 et jusqu’au mois de mai 2017. Les effets rapportés sont des céphalées, vertiges, somnolence, cauchemars, irritabilité, mais aussi des troubles neurologiques (tremblements, migraines) et gastro-intestinaux (nausées, vomissements, douleurs abdominales).

Dans ce contexte, l’ANSES préconise aux consommateurs d’utiliser ces compléments uniquement de façon ponctuelle. Ensuite, l’agence sanitaire déconseille ces compléments aux personnes atteintes de maladies inflammatoires ou auto immunes, aux femmes enceintes et allaitantes, aux enfants et adolescents et en cas de pratique d’une activité demandant une vigilance soutenue. Enfin, dans certaines situations pathologiques (épilepsie, asthme, troubles de l’humeur, du comportement ou de la personnalité) ou pour les personnes suivant un traitement médicamenteux, la prise de compléments alimentaires à base de mélatonine doit être soumise à un avis médical.

Par ailleurs, l’ANSES relance l’idée de réviser le statut de la mélatonine en tant que complément alimentaire. Considérant que peu de données existent sur l’innocuité de doses de moins de 2 mg et qu’une activité pharmacologique ne peut être exclue, l’agence estime nécessaire qu’un cadre réglementaire harmonisé soit défini au niveau européen sur la base d’études de sécurité conduites pour des doses inférieures à 2 mg.

Charlotte Demarti

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3428