HANTISE des baigneurs qui redoutent leurs tentacules urticants, les méduses ne sont pourtant pas aussi inutiles et nuisibles qu’on le croit souvent. Elles sont même recherchées - aussi surprenant que cela paraisse - pour leur collagène, leur propriété fluorescente et leur texture croquante appréciée par certains gastronomes. Ces mollusques, qui prolifèrent à la faveur du réchauffement des eaux et de la surpêche, n’ont pas fini de nous surprendre.
Leur collagène, extrait de l’espèce Rhizostoma, peu urticante et pouvant atteindre les 30 kg, est, semble-t-il, très proche du collagène humain. L’ombrelle de l’animal (partie supérieure bombée, seule utilisée) est congelée et broyée. Les fibres de collagène en sont ensuite extraites en y injectant de l’acide acétique. Les industries cosmétique et pharmaceutique se l’arrachent pour en faire des crèmes antirides, que l’on retrouve notamment dans certains spas de très chics palaces.
Des chercheurs s’intéressent également à une protéine sécrétée par la méduse Aequorea Victoria, qui la rend fluorescente. Une fois isolée, la GFP (green fluorescent protein) peut être introduite dans des cellules et servir de traceur pour observer la croissance de tumeurs cancéreuses ou l’évolution de bactéries pathogènes, par exemple.
Cette propriété fluorescente a séduit un artiste brésilien, Eduardo Kac, adepte du « bio art », et médusé par le pouvoir luminescent du mollusque. Avec l’aide de chercheurs de l’INRA, il a ainsi imaginé un « GFP Bunny », croisement génétique improbable entre un lapin et une méduse. Résultat : une lapine albinos virant au vert fluo si on l’éclaire à la lumière ultraviolette*.
Outre la recherche scientifique et l’art, la gastronomie n’est pas en reste. En Chine ou au Japon, la méduse est « un plat recherché qui fait partie de tous les repas de gala », nous apprend le centre national de la mer, à Boulogne-sur-Mer. L’espèce la plus consommée est la Rhopilema Esculenta. Pour les amateurs de curiosité culinaire, on peut en trouver en France dans certains restaurants asiatiques. Elle se déguste en salade, découpée en lanières et marinée dans une sauce sucrée acidulée pour compenser son goût un peu fade. La texture s’apparente à du concombre ou du poulpe, mélange de croquant et de caoutchouteux. Bon appétit ! Et bonnes vacances, avec ou sans méduses.
Étude Epi-phare
Méningiomes et progestatifs : les prescriptions s’effondrent, les cas de méningiome aussi
Avis de la HAS
Un deuxième vaccin contre le chikungunya ? La France devra attendre
Pharmacovigilance
Existe-t-il un risque de cancer de la vessie avec les glifozines ?
Bilan 2024 de Cyclamed
Médicaments non utilisés : un taux de collecte record, porté par l’éco-responsabilité