Connaissez-vous la prescription muséale ? Rassurez-vous, si aucune ordonnance de ce type n’est encore tombée sur votre comptoir, il n’y a pas de raison de s’inquiéter, car le concept n’est pas vieux. Si les pouvoirs de l’art sur la santé sont connus et utilisés depuis bien longtemps, la muséothérapie est d’une autre nature. Quand l’art-thérapie met en œuvre la pratique artistique – dessin, peinture, musique, danse… – au bénéfice du « patient », la prescription muséale propose plutôt d’explorer les effets de la contemplation, de la déambulation, de la rencontre avec les œuvres artistiques, et de l'expérience de la beauté. Bref, les bienfaits de l’expérience esthétique. C’est ce qu’expliquait récemment le média ADN. L’idée, qui nous vient de nos cousins Québécois, consiste à prescrire une visite au musée, en complément des traitements conventionnels. C’est en 2018 que l’Association des médecins francophones du Canada, en collaboration avec le Musée des Beaux-Arts de Montréal, a tenté l’expérience en permettant à des milliers de patients de bénéficier, sur présentation d’une véritable ordonnance, d'une visite au musée. La muséothérapie était née. Depuis, la prescription muséale a fait son chemin. À Bruxelles, Montpellier ou Paris, les projets fleurissent. Tel « Bulle d’art », qui dans la Capitale, propose aux patients et professionnels de six hôpitaux de l’AP-HP des méditations guidées devant des œuvres d’art originales de la collection du Fond d’art contemporain de Paris. Aucune connaissance spécifique n’est requise, précisent ses concepteurs. C’est à une approche sensible de l’art que sont conviés les participants. Au total, bien au-delà d’une simple relaxation induite par le moment, la muséothérapie nous apprend comment les arts et les expériences esthétiques sont essentiels à la condition humaine. À l’heure où, en France, la survie du Pass Culture est menacée*, ce constat qui mêle esthétique et santé devrait donner à réfléchir…
*Coupe budgétaire sur la part collective du Pass Culture