Octobre 2021. L’étau se resserre sur les réfractaires à la vaccination. Dès la mi-octobre, leurs tests de dépistage Covid, nécessaires au passe sanitaire, ne sont plus systématiquement pris en charge. Autre tour de vis : à compter du 16 novembre, les soignants (médecins libéraux et pharmaciens compris) devront justifier d'un schéma vaccinal complet sous peine d'être suspendus. Dans une France en proie à la désertification médicale, certains médecins, opposés à la vaccination, raccrochent ainsi leur blouse. Parmi les pharmaciens eux-mêmes, de rares irréductibles ont déserté leur officine. Alors que certains refusent le changement, la pratique officinale continue d'évoluer. Bien qu’elle n’aille pas encore assez loin en ce qui concerne la substitution des biosimilaires, introduite trop timidement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022. Autre dossier, la revalorisation de la rémunération officinale que la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a promis, lors de son congrès annuel à Lyon, de défendre à la table des négociations conventionnelles, dès le mois prochain.
Novembre 2021. Réclamée de longue date, la prescription des substituts nicotinique est enfin accordée aux pharmaciens, dont certains l’expérimenteront dès 2022. À la suite de la dénonciation de la convention par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), les négociations sont entamées entre les deux syndicats représentatifs de la profession et l’assurance-maladie pour une nouvelle convention pharmaceutique. Revalorisation de la rémunération officinale et nouvelles missions s’inscrivent au calendrier des travaux prévus jusqu’en mars. Dans une interview exclusive au « Quotidien du pharmacien », Thomas Fâtome, directeur général de la CNAM, jette les bases d’un texte qui dictera les évolutions de la profession pour les cinq années à venir. Mais déjà quelques ombres surgissent au tableau, comme la dispensation à l’unité qui devrait entrer en vigueur dès cette année. Et qui ne font qu’aggraver la morosité des équipes officinales, proches du burn-out après 20 mois de pandémie.
Décembre 2021. La cinquième vague qui déferle sur la France en même temps que la menace du nouveau variant Omicron, apporte à l’officine son lot de rappels de vaccins et de tests antigéniques supplémentaires. L’épidémie n’accordera aucun répit aux équipes officinales qui s’apprêtent à fêter la fin d’année sous le barnum dédié aux tests antigéniques ou dans l’espace vaccination. Une activité qu’il faudra prévoir en non-stop tant que la vague de rappels ne sera pas passée. Sans compter que la perspective de la vaccination des enfants de 5 à 11 ans, à l’officine, ajoute à la complexité ambiante. Au bord de la rupture, l’officine verra-t-elle une lueur avec l’arrivée des nouveaux médicaments contre le Covid ? Sans doute, mais le molnupiravir de Merck, qui suscitait de nombreux espoirs, est finalement écarté par la Haute Autorité de santé.