La dermatologie esthétique a pour vocation première et légitime, de prendre en compte la souffrance morale des patients victimes d'une pathologie ou d'une lésion cutanée affichante impactant négativement leur qualité de vie. Par un acte réparateur et/ou correcteur assumé et réfléchi en termes de pronostic vital ou fonctionnel, cette pratique médicale leur redonne confiance en eux et un meilleur confort de vie.
Aujourd'hui, beaucoup de pathologies ont un retentissement davantage esthétique que fonctionnel ou vital et le curseur qui délimite médecine et esthétique se trouve déplacé dans le sens d'une plus grande incursion de la demande esthétique, avec un risque de dévalorisation du métier de dermatologue qui reste avant tout un expert des maladies de peau. Sa vocation est-elle d'aider à effacer les marques du vieillissement ? Ce processus doit-il être considéré comme physiologique normal, ou au contraire pathologique nécessitant réparation ?
La définition de la beauté est une notion très subjective, elle pose la question de la responsabilité du médecin à accepter ou à refuser un acte esthétique. Des principes éthiques doivent guider sa décision d'accéder à une demande particulière, Or, face à l'évolution des pratiques sous-tendue par une demande croissante, certains praticiens peu scrupuleux se sont emparés de cette discipline sans avoir les compétences requises. Cette appropriation les conduit parfois à pratiquer des modifications pour remodeler le visage ou le corps d'un patient en interprétant ses canons personnels qui ne correspondent pas toujours à sa demande initiale. L'exercice de la dermatologie esthétique doit être contrôlé et réservé à des médecins professionnels expérimentés et formés à ces pratiques afin de garantir aux patients demandeurs le respect de certaines normes techniques et de sécurité. Dans un contexte où les millénials sont de plus en plus enclins à procéder à des actes esthétiques parfois irréfléchis et à en faire la promotion sur les réseaux sociaux, il devient nécessaire et urgent d’informer les plus jeunes.
Des images trompeuses
Les professionnels sont formels : youtubeuses et instagrameuses font la pluie et le beau le temps sur la quête d'identité des adolescentes, et les réseaux sociaux entretiennent un flou grandissant entre fantasme et réalité. Les jeunes adultes sont branchées en permanence sur des influenceuses et elles désirent les imiter et leur ressembler en tout. Exposées plusieurs heures par jour à des images de mannequins retouchées à grand renfort de filtres, les 18-34 ans font désormais plus de chirurgie esthétique que les 50-60 ans. Elles ont le désir irrésistible de ressembler à des modèles parfaits et ne sont pas toutes satisfaites à l’issue d’un acte, leur besoin tourne à l'obsession et il est sans fin.
Depuis quelques années, parallèlement aux coups de bistouri invasifs, on assiste au développement et à l'accélération d'actes non chirurgicaux plus légers et faciles d'accès comme les injections d'acide hyaluronique ou le botox. « Les plus jeunes sont de plus en plus intéressées par ces pratiques et on injecte deux fois plus les moins de 35 ans que les plus de 55 ans », constatent les responsables de Galderma, leader de l'esthétique médical. Il ne faut pas pour autant vulgariser ces actes mais redéfinir les champs de compétence de chacun. « Quels que soient l'âge et les désirs de la patiente l'objectif est d'obtenir des résultats efficaces, durables, avec un rendu naturel sans déformation, l'injection doit être faite de façon progressive, précise et ciblée, à la bonne concentration et à la bonne calibration avec des produits bien codifiés et traçables », insiste le laboratoire expert.
Le danger vient des injections pratiquées par des non professionnels avec de graves dégâts sur la santé et des séquelles définitives. Face à cette situation, Galderma a lancé depuis novembre 2020 en France une campagne de sensibilisation « #injectionmedicale » pour mettre en garde les plus jeunes et leur rappeler que seul un médecin formé est habilité à injecter et à gérer les complications.
D'après une conférence Galderma aux Journées dermatologiques de Paris.