- Ben dites donc Ginette, vous avez pris votre main pour un steak ?, plaisante J-C, alors que Madame Vandenmersh se présente devant lui, la main recouverte d'un pansement gras.
- Oh quelle histoire ! Mon mari a le don d'allumer sa plancha au moins dix minutes avant de mettre les grillades à cuire. Sauf que moi, je n'avais pas vu que c'était allumé. Ah ! J'y suis allé franchement ! J'ai posé ma main sur la plaque. Oh que ça m'a fait mal !
- Montrez voir… Il faut voir le médecin quand même, parce que la brûlure est assez grande et avec vos soucis de santé, ce serait quand même préférable.
- Vous croyez ? C'est que j'ai les petits-enfants à la maison. C'est pour eux qu'on a acheté des saucisses d'ailleurs.
- Votre mari est chez vous, il peut gérer les enfants. C'est vraiment préférable. En attendant, ne faites rien, et surtout ne touchez pas à ces cloques. Vous voulez que j'appelle ?
- Oh, Jean-Christophe, vous seriez charmant, répond la cliente et ancienne voisine du pharmacien.
Dans le back-office, Lou et Christèle s'activent à ranger l'énorme commande réceptionnée le matin même. Lou est inquiète et se confie à sa collègue préparatrice :
- Non parce que tu comprends, si le vaccin la rend malade ! Ou la tue ! Je ne veux pas la mettre en danger. Il y a deux mois, on ne le connaissait même pas ce vaccin. Tu en penses quoi toi ?
- Déjà, il faudrait qu'on puisse le recevoir. On ne sait même pas encore comment le commander, répond Christèle attrapant les flacons que lui tend la jeune fille.
- Si je n'avais pas été obligée, je ne me serais même pas fait vacciner contre le Covid. Mais pour travailler à la pharmacie, il le fallait.
- Et ton copain, il en dit quoi ?
- Jérémy ? Il dit que c'est moi la spécialiste, alors il me laisse décider. Ah, Marion, tu en penses quoi toi : tu ferais vacciner ton enfant contre la bronchiolite ou pas ?, demande Lou en voyant l'adjointe arriver.
Fouillant dans les papiers posés sur le comptoir de déballage, la pharmacienne répond :
- Si tu parles du Beyfortus, premièrement ce n'est pas un vaccin. C'est un anticorps monoclonal, une chimioprophylaxie quoi…
- C'est la même chose…
- Ah non. Mais je t'expliquerai une autre fois, ce serait trop long. Ta fille est née en janvier n'est-ce pas (voir épisode 174) ?
- Eh oui, elle n'a même pas un an.
- Donc elle n'est pas concernée. Tiens. Lis !, ordonne Marion en posant le DGS-Urgent devant les yeux de Lou. Ici, il est écrit que cette campagne ne concerne que les enfants nés à partir du 6 février. Ta petite Victoire a déjà vécu une saison d'exposition au VRS.
- Ah c'est cool. Je suis si soulagée… Mais comment je la protège de la bronchiolite moi alors ?, dit Lou redevenue soudainement préoccupée.
- Mesures d'hygiène, masque chez les adultes si besoin, et cetera…
- Dites, quelqu'un aurait-il pris la peluche déco qui était sur le présentoir des compléments alimentaires pour enfant ?, les interrompt Emmanuel. Elle a disparu.
- C'est drôle que tu parles de ça. J'ai remarqué que le stock des produits antipoux était faux aussi, poursuit Christèle.
(À suivre…)