Pour préserver l’indépendance des pharmaciens, Leader Santé accentue son innovation et renforce son aide à l’installation en revisitant le booster d’apport qu’il avait créé il y a désormais huit ans.
Notoriété, installation et innovation : c’est ainsi que Leader Santé trace les axes de son développement en 2025. La notoriété, le groupement la brigue par une présence sur le territoire. « Chaque enseigne est une publicité », déclare Samuel Tordjman, co-fondateur de Leader Santé qui revendique la pole position en Île-de-France et la cinquième place en PACA*. « Nous avons une carte à jouer pour figurer au top 5 de chaque région », poursuit-il notant que l’enseigne LeaderSanté détient 19 % de notoriété au niveau national, voire 40 % en Île-de-France, davantage que certaines enseignes comme Hema. » Cette notoriété s’appuie sur les capacités d’innovation du groupement. Ainsi les corners « Clinic » dotés de deux ou trois cabines sont destinés à décliner les nouvelles missions et tout particulièrement les vaccinations dans la plupart des quelque 484 pharmacies adhérentes. « Entre 50 et 60 pharmaciens passent au concept par an, adoptant la signalétique Clinic », précise Alexis Berrebi, co-fondateur de Leader Santé. Ce focus sur les nouvelles missions permet ainsi à Leader Santé d’atteindre des scores de loin supérieurs à la moyenne nationale. « Entre octobre 2023 et septembre 2024, la vaccination DTPC augmenté de 45 % dans les pharmacies Leader Santé, contre 20 % sur l’ensemble du réseau officinal », relève Samuel Tordjman. De même, 390 adhérents ont déjà effectué au moins un TROD angine et 265 un TROD cystite. « Les entretiens pharmaceutiques sont en revanche plus complexes à mettre en place et nous accompagnons nos adhérents avec un logiciel leur facilitant la tâche, des formations et des supports pour les équipes (fiches mémo, arbres décisionnels…) et pour les patients. » Leader Santé lance ainsi en décembre une campagne sur les entretiens pour les patients sous anticoagulants.
Des campagnes dans le métro parisien
La notoriété passe également par une autre innovation, le développement des sept marques propres. Avec 30 lancements par an, Leader Santé renouvelle ses gammes désormais appréciées par 750 pharmaciens en France ainsi qu’une soixantaine d’officinaux belges, mais aussi marocains et américains. Doliderm étend ses gammes tandis qu’Apothicare, nouvelle gamme fondée sur des ingrédients permettant de composer ses produits sur le mode DIY, connaît un engouement auprès des jeunes. Des campagnes de communication viendront appuyer la présence en point de vente de ces « Super 5 » que sont Doliderm (hygiène), Ainsi-font (bébé), Opaz (coutellerie), Apothicare les ingrédients et Dr Smith (compléments alimentaires). « La MDD garantit un point de marge supplémentaire », argumente Samuel Tordjman. Leader Santé a d’ailleurs relayé tout au long de l’été une campagne Doliderm en spot TV, dans le métro parisien, ou encore par sponsoring digital qui se traduit par un doublement des ventes de ces produits, tout particulièrement en Île-de-France, dans les Hauts-de-France et en Rhône-Alpes.
Un taux inférieur d’un point aux prêts bancaires
Ces différents facteurs qui renforcent la trésorerie des adhérents poursuivent un objectif : renforcer le réseau et, au-delà, le maillage officinal. C’est dans ce but que Leader Santé lancé « Oncle Pharm », le booster d’apport d’un nouveau genre. Car le groupement précurseur dans le modèle de booster en 2016 souhaite aller plus loin. « Nous voulons donner aux pharmaciens la possibilité d’être souverain et de ne plus dépendre d’une banque », énonce Alexis Berrebi qui promet aux candidats à l’installation une réaction plus agile, plus souple que sur le marché bancaire. « Leader Santé va emprunter à un taux plus élevé (3,5 %) qu’il ne prêtera aux pharmaciens (2,5 %) », promet-il. Quinze à vingt futurs titulaires pourront bénéficier de ce dispositif chaque année. Pour l’heure, cinq ont déjà pu profiter de l’offre pour acquérir une officine d’un prix de 2,5 à 3 millions d’euros en moyenne. Cinq autres devraient prochainement accéder à un financement « Oncle Pharm », le groupement recevant en moyenne une cinquantaine de demandes. 2025 verra l’ouverture du dispositif à des pharmaciens investisseurs qui pourront souscrire au sein du programme et ainsi rémunérer leur trésorerie « mieux qu’à la banque ou que chez un grossiste », affirme Alexis Berrebi. Pour les fondateurs du groupement, cette mécanique mise en place il y a bientôt dix ans, a démontré qu’elle permettait aux pharmaciens de subsister sans financement extérieur. « La financiarisation ne fonctionne pas car un pharmacien est un indépendant qui travaille sept jours sur sept dans son officine », déclarent-ils, convaincus qu’une solution de la profession pour la profession reste le meilleur des remparts aux investisseurs externes. C’est aussi, selon eux, un moyen d’appréhender le phénomène de concentration qui s’empare du marché des groupements. « Il est inéluctable. Dans cinq ans, les industriels ne négocieront plus qu’avec une dizaine de groupements. »