J'ai sûrement de la chance puisque je ne suis ni malade ni mort (en tout cas, pas encore), mais je suis certain que le virus a affecté mon état psychologique. Je n'ai pas accueilli le déconfinement avec l'enthousiasme qu'il méritait. Je ne suis pas vraiment sorti, je suis resté en télétravail, j'ai de la peine à lire et à écrire et j'observe de la fenêtre un monde où les passants sont rares et silencieux, où les facteurs arrivent tard, où les chiens n'aboient plus, où les chats ne prennent plus de risques en traversant la route. Toujours de ma fenêtre, je lance parfois un coup d'œil à ma voiture, mais je ne vois aucune raison de m'en servir. Je suis resté confiné, en quelque sorte, avec la langueur du paresseux que j'ai toujours été au fond de moi-même, l'apathie des assistés que j'ai toujours dénoncés, l'indifférence proche du crime que j'ai toujours vilipendée. La lecture me tombe des bras, la télévision me semble plus idiote que jamais, je reste au lit jusqu'à midi et je n'écris ces quelques lignes que parce que, du fond d'un confinement librement choisi, je tiens à garder le contact avec vous, chers lecteurs, tout en vous mettant en garde contre mes divagations qui n'ont rien à voir avec la pandémie et tout à voir avec la mélancolie.
Humeur
Le zombie que je suis devenu
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Publié le 29/05/2020
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Richard Liscia
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Source : Le Quotidien du Pharmacien