

« Vous avez déjà observé un aquarium de près, dans le calme d’un salon ou d’une chambre ? » C’est le cas d’Étienne Demaison, initié dès sa tendre enfance à ces moments de contemplation. « Un ami de ma famille avait chez lui un aquarium, devant lequel je pouvais rester fixé des heures : chaque centimètre carré était un lieu de vie habité de poissons colorés, d’algues variées, de coraux que l’on voit grandir, jour après jour. »
Si bien qu’à 12 ans, ce n’est pas un chien, un chat ou un poney qu’Étienne Demaison a demandé à ses parents, mais un aquarium – d’abord d’eau douce, « tout petit, fait de bric et de broc », puis, quelques années plus tard, d’eau de mer. « Une pincée de sel, et la vie se développe de façon fascinante. » À condition de disposer du matériel et des savoirs suffisants, l’avait prévenu l’ami de la famille, l’invitant au sein du Club d’aquariophilie et de terrariophilie de leur région, le Limousin.
Étienne Demaison se sent vite comme un poisson dans l’eau. On lui confie la responsabilité de la « section eau de mer » vers 17 ans. Et après sa majorité, alors que ses études de Pharmacie à l’Université de Limoges renforcent ses connaissances scientifiques – notamment sur la chimie de l’eau – il devient Président du club, puis « chargé de mission pour les relations avec le Conservatoire mondial du corail » au sein de la Fédération française d’aquariophilie.
Prendre soin des poissons en informant les Hommes
Aujourd’hui jeune pharmacien fraîchement installé dans la campagne limougeaude, il poursuit ses engagements associatifs, et, dans ce cadre, plusieurs combats, à commencer par le sauvetage de coraux au sein d’aquariums publics. « D’ici une dizaine d’années, la plupart des coraux ne pourront pas survivre dans les océans, mais seulement dans des aquariums », présage-t-il.
Puis, il entend lutter contre d’anciennes mauvaises pratiques. « À l’époque, les grandes animaleries étaient peu regardantes sur la provenance des poissons, mais les temps ont changé. » Il promeut les bonnes pratiques d’acquisition d’animaux et leur maintien dans des conditions cohérentes avec leur biotope naturel. « Par exemple, si des guppys peuvent vivre dans des espaces restreints – on en trouve parfois dans des flaques d’eau -, tous les poissons ne supportent pas de petits aquariums boules. » Au risque d’impacter la santé de ces animaux domestiques les plus répandus en France (30 millions), loin devant les chats (15 millions) et les chiens (moins de 8 millions), selon le dernier rapport de la FACCO.
Prendre soin des Hommes en donnant à admirer des poissons
Dans une perspective préventive mais aussi curative, « il est alors utile d’être pharmacien », estime Étienne Demaison. D’autant que chez un animal malade, au-delà d’un rééquilibrage de paramètres environnementaux, des médicaments peuvent être indiqués. Or leur maniement – peu enseigné aux futurs vétérinaires, selon le pharmacien – demeure délicat. « Si quelques antiseptiques et antifongiques pour poissons existent, la plupart du temps, seuls des médicaments destinés à d’autres animaux voire à l’humain sont disponibles », relève Étienne Demaison. Problème : leur administration par dilution dans les aquariums requiert des adaptations de doses particulières, et présente pour la santé publique y compris humaine des conséquences potentielles – liées au relargage des molécules dans les réseaux d’eau (antibiorésistance, par exemple).
Plusieurs études mettent en évidence les bienfaits de la présence d’animaux dans le milieu médical
Étienne Demaison
Car le pharmacien se préoccupe évidemment des patients, auquel l’aquariophilie peut apporter. « Plusieurs études mettent en évidence les bienfaits de la présence d’animaux dans le milieu médical », assure-t-il. Aussi, son club d’aquariophilie entretient un aquarium au sein du service de radiothérapie du CHU de Limoges. « Le personnel confirme que l’aquarium apporte un apaisement. » D’où son envie d’en installer dans d’autres services hospitaliers, dans des Ehpad, et, naturellement, dans sa propre officine.
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