Le coquelicot (Papaver rhoeas L., Papavéracées) est une élégante petite plante annuelle, messicole et rudérale probablement originaire de Turquie et de Bulgarie. Elle affectionne les bords de chemin et les jachères où elle s'épanouit abondamment après avoir été éliminée des cultures par les herbicides. Sa tige velue porte des feuilles finement découpées et un bouton floral protégé par deux sépales caducs. Les quatre pétales chiffonnés dans le bouton forment une corolle en forme de coupe d'un rouge écarlate tachetée de noir à la base. Après la floraison, il se forme une capsule renfermant de nombreuses petites graines. Toute la plante est parcourue par un latex blanc qui s'échappe après incision.
Décoction de capsules
La médecine grecque, il y a plus de 2000 ans, conseillait les capsules en décoction pour lutter contre les insomnies, les pétales en infusion pour soulager les inflammations et les graines contre la constipation. En médecine arabo-persane, Ibn al-Baytar recommande les pétales contre la toux et pour expectorer. En médecine populaire, on le prend pour soulager les douleurs, calmer la toux et les irritations de la gorge ainsi que pour faciliter l'endormissement des enfants. Le coquelicot fait partie d'une tisane composée réputée « fleurs pectorales » avec la violette, le bouillon-blanc, la mauve, la guimauve, le pied de chat et le tussilage. Mais elle est déconseillée car elle renferme des alcaloïdes pyrrolyzidiniques.
Les jeunes feuilles sont également culinaires quand elles sont prises en salade. Les pétales rouges servent également de colorant des tissus.
Les pétales, récoltés à la floraison puis séchés, renferment des anthocyanosides (cyanidanol) qui les colorent, des flavonoïdes et des mucilages. La plante contient aussi des alcaloïdes isoquinoléiques, peu abondants dans les pétales, dont le principal est la rhoeadine.
Des travaux de pharmacologie ont confirmé certains usages traditionnels dans des tests comportementaux sur des souris : des extraits aqueux et hydroalcooliques ont montré des effets sédatifs dans lesquels la rhoeadine serait impliquée. En cas de stress post-traumatique, l'extrait hydroalcoolique réduit le taux sanguin de cortisol. Les extraits s'opposent à l'inflammation induite par la carragénine dans la patte de rat et montrent une action antalgique de niveau 1 type paracétamol. D'autres travaux ont montré l'intérêt du coquelicot qui inhibe in vitro la formation des cristaux de phosphate d'ammonium et de magnésium impliqués dans des lithiases à proteus.
Repères
Les pétales sont traditionnellement indiqués par voie orale dans les états de nervosité et de troubles du sommeil de l’adulte et de l’enfant, dans la tachycardie de l’adulte, et dans le traitement symptomatique de la toux.
Le coquelicot est dispensé en pharmacie et dans tout commerce, les pétales sont inscrits à la Pharmacopée française.
Du bon usage des plantes qui soignent (2022) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 414 p
www.ethnopharmacologia.org
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