L'artichaut, (Cynara cardunculus L. (syn. Cynara scolymus L.), Astéracées) est une plante herbacée, vivace, cultivée, originaire d'un artichaut sauvage dépourvu de parties charnues comestibles. La première année, il forme une rosette de feuilles et la deuxième année une grande tige portant une superbe inflorescence formée de nombreuses fleurs en tube bleu violacé. Les fleurs sont rassemblées dans un gros capitule charnu comestible entouré de nombreuses bractées.
Les feuilles sont recommandées en médecine arabo-persane, Rhazès l'indique par voie orale comme carminatif et diurétique et en application locale contre les poux. Au début du XXe siècle, les médecins décrivent ses effets cholagogue, cholérétique, diurétique et légèrement laxatif et constatent un éclaircissement du teint et une reprise de l'appétit après un traitement d'une hépatite. Le Dr Leclerc rapporte que l'artichaut assure un essorage de l'éponge hépatique laissant entrevoir le rôle détoxifiant du foie.
Les feuilles de la première année sont médicinales et renferment des acides phénols (cynarine, acide caféique, chlorogénique), des acides-alcools (acides lactique, glycolique, malique), des lactones sesquiterpéniques comme la cynaropicrine responsable de l’amertume et des flavonoïdes (cynaroside, scolymoside, lutéoline).
Des extraits hydroalcooliques stimulent la sécrétion biliaire chez le rat et des extraits aqueux et hydroalcooliques sont diurétiques chez le lapin. Quand on administre séparément les acides-alcools et les acides phénols, l'effet diurétique est plus faible que lorsqu'ils sont rassemblés dans une même prise : on constate une synergie entre les différents composants associés, montrant l'intérêt de l'extrait complexe par rapport à des principes actifs isolés. L'artichaut stimule la fonction détoxifiante du foie qui consiste à rendre soluble des substances toxiques insolubles par oxydation et conjugaison puis élimination dans les urines.
Améliore le transit intestinal
Des extraits aqueux montrent un effet hépatoprotecteur chez la souris vis-à-vis de toxiques comme le tétrachlorure de carbone ou l'alcool et sur hépatocytes isolés de rat vis-à-vis du tert-butyl-hydroperoxyde. De plus on observe après traitement une régénération accélérée du foie. Les extraits et la cynarine diminuent le taux de cholestérol chez le lapin en réduisant la synthèse et s'opposent à la formation de plaques d'athérome au niveau des vaisseaux sanguins. Le taux des triglycérides sont aussi diminués. Deux méta-analyses récentes confirment son rôle hépatoprotecteur chez des patients atteints de maladies hépatiques.
L'acide chlorogénique stimule les contractions intestinales, améliorant ainsi le transit chez l'animal et chez l'homme. Les troubles digestifs et les douleurs abdominales sont améliorés. Ne pas conseiller en cas d'obstruction biliaire.
Du bon usage des plantes qui soignent (2022) Fleurentin J., Ed Ouest France, 414 p. www.ethnopharmacologia.org
Repères
Les feuilles sont traditionnellement indiquées par voie orale dans les affections digestives comme la dyspepsie avec sensation de flatulence et de ballonnement (EMA 2018). L’expérimentation montre aussi des effets hypocholestérolémiant, cholérétique, cholagogue, diurétique et hépatoprotecteur. L’artichaut est dispensé en pharmacie, la feuille est à̀ la Pharmacopée européenne.
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