Le jour d’après

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Publié le 02/10/2025
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Épisode 284. Après la journée de grève, l’activité est intense à la pharmacie. Un étudiant se présente à la pharmacie et demande à voir Julien.

À l’accueil, Gisèle est débordée. En ce lendemain de grève, le téléphone n’arrête pas de sonner et les patients entrent en flux continu dans la pharmacie.

- La pharmacie est ouverte aujourd’hui ?

- Oui, répond Gisèle pour la énième fois depuis l’ouverture. Jusqu’à 19 h 00 ce soir.

Sitôt la conversation coupée, elle s’adresse aux patients pour les orienter dans la pharmacie.

- Je viens pour renouveler mon ordonnance. Dites donc, je pensais que vous étiez fermé toute la semaine, explique Monsieur Philippe, un habitué.

- Qui vous a dit cela ? Il n’y avait qu’une journée de grève, jeudi. Vous n’écoutez pas la radio ?

- La secrétaire du médecin. À vrai dire, ses propos m’ont surpris. Elle ferait mieux de sourire au lieu de dire n’importe quoi.

La réflexion amuse Gisèle. « C’est tellement vrai », pense-t-elle.

- Je vous laisse vous diriger vers le comptoir 2, Kenza va vous recevoir.

Vers 10 h 30, l’activité se calme un peu. L’hôtesse d’accueil en profite pour aller dans le back-office.

- Il y a un monde, mais un monde ce matin !, dit-elle en croisant Nicole Bertin.

- À qui le dis-tu ? Ils vont m’achever. Vivement la retraite, rétorque la préparatrice avant de se diriger vers le réfrigérateur.

Lorsqu’elle revient à l’accueil, Gisèle accueille un jeune homme timide.

- Bonjour, je m’appelle Louis. Est-ce que je pourrais voir le titulaire s’il vous plaît ?

- Je vais voir si l’un des titulaires est disponible. Ils sont trois. C’est pour quoi ?

Le garçon lui tend un CV :

- Je suis étudiant en pharmacie et je cherche à travailler en complément de mes études.

- Ah oui. Allô Julien, est-ce que tu peux venir à l’accueil s’il te plaît ? Un étudiant voudrait te rencontrer. Je le fais venir dans le bureau ? Très bien.

Gisèle accompagne l’étudiant vers le bureau des titulaires. Julien l’accueille et l’invite à s’asseoir.

- Vous êtes en quelle année ?

- Je débute ma deuxième année.

- Vous voudriez travailler les week-ends ? Vos parents habitent dans le coin ?

- Pas vraiment. Mais je pourrais loger chez les parents d’Alice. C’est elle qui m’a conseillé de m’adresser à vous.

- Vous connaissez Alice ? Elle entre dans la dernière ligne droite pour soutenir sa thèse. C’est en octobre, ça se rapproche. Et du coup, on ne va pas la voir beaucoup à la pharmacie en effet…

Après quelques échanges, le pharmacien et l’étudiant se saluent :

- J’en parle à mes associés et nous vous recontactons rapidement.

Louis est à peine parti quand Karine arrive en trombe dans la pièce :

- Tu ne connais pas la nouvelle ?

- Non mais tu vas me la dire.

- Pinson, il arrête. Avec ses problèmes judiciaires pour harcèlement moral, il jette l’éponge.

- Et sa pharmacie ?

- En liquidation judiciaire. Ce qui veut dire…

Julien attend la suite.

- Ce qui veut dire que la licence peut être rachetée.

- Sérieux ? Tu penses que c’est une bonne opération ?

- Cette pharmacie somnole, et même sans elle, nous sommes suffisamment de pharmaciens pour assurer le service pharmaceutique sur le territoire.

- Donc, l’idée serait de la racheter à plusieurs, c’est ça ?

- C’est ça.

- Nous participons donc à la réduction du nombre de pharmacies en France…

- Ce n’est pas comme s’il n’y avait plus de pharmacies dans la commune. Disons plutôt que c’est une amélioration de la répartition…

 

(À suivre…)


Source : Le Quotidien du Pharmacien